Mon Punk à moi

Geneviève Borne
Collaboration spéciale

La première fois que j’ai vu ses œuvres, c’était au Bar le Business, à la fin des années 80. Les visages, peints sur les murs, tremblaient au rythme de la musique house et devenaient flous, plus l’alcool faisait effet!

Sa plus longue histoire d’amour, il l’entretient avec ce personnage, cet alter-ego, qu’il appose partout… Celui qui a du poison dans la bouche et du métal dans les yeux. Des yeux perçants qui transpercent. Comme une lame rouillée.

De l’art qui cogne comme un coup de poing sur la gueule. Qui frappe comme une bataille de ruelle.

Il hurle son art comme un cri furieux, féroce. Il est un hater doux qui scream love me! Elles marchent pas les pilules de joie. Ça va prendre plus que ça.

Le capitaine punk s’ancre à l’encre noire de ses dérives et dépeint ses naufrages sur les murs de la cité.

Toujours cette belle tête qui te fait la gueule, behind ses blue eyes.

À la fois vieux punk qui grince et gamin qui joue encore, il peint sur tout ce qui bouge – et ne bouge pas – et même sur moi!

J’ai été Zïlonisée. Plus d’une fois. Et j’en suis franchement honorée. Je l’ai observé rôder autour de moi, m’épier avec ses yeux d’acier comme une proie, avant de peindre sur mon visage, sur mes bras, sur mes vêtements. Lors de ses fashion attaques je suis sa fashion victime.

Un punk comme il n’y en a plus. L’anarchiste forever montre le doigt et désacralise tout.

Il est notre Keith Haring, notre Basquiat. Un talent immense qui a toute la ville comme toile et qu’un seul homme a du mal à contenir!

Les projecteurs ne sont pas assez souvent dirigés vers lui… Mais c’est dans le noir que l’on voit mieux ceux qui brillent.

[Page Facebook d’Apocalypse Bonbons.]

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