Le parcours que nous effectuons dans l’atelier de Rodin est des plus enrichissants. Nous pénétrons au cœur de la création. L’esprit de Rodin est envoûtant et cette expérience extraordinaire nous fait comprendre le cheminement d’un tel génie. L’exposition se veut didactique car nous pouvons apprécier l’évolution des travaux et de la pensée du maître. L’artiste n’hésite pas à reprendre des œuvres pour leur donner une autre signification ou, comme pour Le Penseur, de saisir des personnages de La Porte de l’Enfer pour en faire une sculpture unique et saisissante.
Rodin utilise beaucoup le plâtre et il fait des membres interchangeables dont il se sert dans des œuvres différentes. Il laisse volontiers la forme humaine s’extirpée de la matière brute, La Pensée, ou alors, il fragmente des personnages comme dans L’Homme qui marche. La force du Penseur, de L’Homme qui marche, de Balzac, la soumission Des Bourgeois de Calais côtoient la grâce et la sensualité des sirènes, des nymphes et des dieux. Il sait rendre vivants tous les aspects de l’humanité.
Les torses noueux, les mains crispées souvent très grandes sont caractéristiques de son art. Les socles, traités comme la sculpture elle-même Madame Fenaille, Ugolin et ses enfants, attirent aussi notre attention. Les assemblages dits fleurs par Rodin sont des petits personnages pleins de poésie insérés dans des vases antiques dont il raffolait. Nous avons aussi la chance d’apprécier quelques dessins, ce qui complète cette merveilleuse exposition.
Je reviens comblée de cet après-midi passé au musée et je sais que j’y retournerai.
Musée des beaux-arts de Montréal
Jusqu’au 18 octobre 2015
