Les prisons de nos relations

N’étant pas très friand de la psychologie dite populaire, j’ai été agréablement surpris à la lecture du dernier livre de Colette Portelance : De quel système relationnel êtes-vous prisonnier ?

La réputation de Colette Portelance n’est plus à faire. Née en 1943 à Rigaud, elle est titulaire d’une maîtrise de l’Université de Montréal et  d’un doctorat de l’Université de Paris. À son retour de Paris, en 1985, elle fonde le Centre de Relation d’Aide de Montréal (CRAM). Cette école vise à former des thérapeutes à l’Approche non directive créatrice, approche qu’elle a développée au fil des ans.

Dans son dernier livre, elle développe différents systèmes relationnels dysfonctionnels, soit les couples : bourreau/victime ; sauveur/affligé ; manipulateur/manipulé ; ange/démon ; abandonnique/déserteur ; juge/coupable. Mais, contrairement à de nombreux ouvrages de ce genre, il n’y a pas de gentils ni de méchants mais des systèmes de défense qui se construisent à partir de nos blessures d’enfance. Ainsi, « attribuer la cause des difficultés relationnelles à un seul des deux n’a jamais réglé leur problème de fond, puisqu’ils forment un système dans lequel les deux sont concernés, quelles que soient les apparences. »

Les catégories de Colette Portelance ne sont pas fermées. Le sauveur, en rejetant et jugeant le bourreau, juge et rejette en réalité une partie de lui-même. Ces couples ont souvent développé des défenses différentes face à des blessures semblables. Donc rien ne sert, par exemple, de fuir le manipulateur car sans manipulés, il n’y a pas de manipulateurs. « Si la manipulation est un mécanisme de défense, il faut savoir que le fait de se laisser manipuler s’avère aussi défensif », soutient-elle.

En lisant ce livre, on s’aperçoit que la notion de couple s’applique aussi à nos autres relations, au travail, à nos amis, notre famille. L’approche de Colette Portelance ne vise pas à classifier les humains en catégories mais à nous aider à comprendre en quoi nos propres blessures nous retiennent prisonniers de certains types de relations. Et c’est le premier pas afin de briser ce cercle vicieux.

Comme le disait Epictète il y a près de 2 000 ans : « Lorsque donc quelqu’un te met en colère, sache que c’est ton jugement qui te met en colère.» Pas l’autre.

De quel système relationnel êtes-vous prisonnier ?
Colette Portelance

Éditions du CRAM

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