Adapté de la pièce éponyme du jeune dramaturge canadien Nicolas Billon, Elephant Song vient d’être porté au grand écran par Charles Binamé. Le réalisateur de Séraphin et de Maurice Richard revient au cinéma après sept ans d’absence, ces dernières années ayant surtout été consacrées à réaliser des séries télévisées à Toronto.
En 1966, suite à la disparition d’un psychiatre, le directeur de l’institution où il travaille (Bruce Greenwood) doit interroger un patient manipulateur (Xavier Dolan) car celui-ci est le dernier à lui avoir parlé la veille. Il s’ensuit un jeu du chat et de la souris entre les deux protagonistes. Dès le départ, le patient fait un pacte avec le psychiatre dont le sens ne deviendra clair qu’à la fin du film. Le patient navigue entre sa fixation sur les éléphants et des aveux dont on ne sait s’ils sont imaginaires ou pas, faisant dériver l’interrogatoire vers des avenues inattendues.
Le défi, de l’aveu même de Binamé, était de sortir la pièce du huis clos initial afin d’en faire une œuvre cinématographique. Deux scènes ont d’ailleurs été tournées à l’extérieur du Québec, soit celle d’ouverture à Cuba et une scène de safari en Afrique. La caméra, avec ses nombreux plans rapprochés, ajoute à la tension dramatique du récit.
Greenwood est solide dans son rôle de psychiatre tandis que Dolan joue avec passion sans tomber dans la caricature. Les rôles secondaires, en particulier ceux de l’inspecteur (Guy Nadon) et de l’infirmière (Catherine Keener), donnent du relief à l’intrigue. Entre mensonges et demi-vérités, le film nous entraîne dans un dédale psychologique dont le dénouement déroute le spectateur.
Un thriller psychologique de qualité qui devrait, nous l’espérons, connaître un bon succès en salles.
La Chanson de l’éléphant (Elephant Song)
En salles dès le 20 février
[Site de Nicolas Billon – Page Facebook du film.]