Bazoom.ca » Jean-Luc Bonspiel https://bazoom.ca Tue, 08 Sep 2015 13:41:00 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.9.8 World Pride en photos https://bazoom.ca/actualites/world-pride-en-photos https://bazoom.ca/actualites/world-pride-en-photos#comments Tue, 01 Jul 2014 15:17:23 +0000 https://bazoom.ca/?p=11028 World Pride en photos
Le World Pride s'est terminé dimanche à Toronto avec sa fameuse parade. Notre collaborateur dans la Ville Reine a réalisé ce reportage photos.]]>
World Pride en photos

Jean-Luc Bonspiel
Collaboration spéciale

Le World Pride s’est terminé dimanche à Toronto avec sa fameuse parade. Notre collaborateur dans la Ville Reine a réalisé ce reportage photos.

[Vent du Mont Schärr sur BandCamp. La maison des truites sur Facebook. Tous les cancers de l’Arc-en-ciel - Dimanche 23h sur CIBL 101,5 Montréal. Jean-Luc Bonspiel sur Soundcloud.Jean-Luc Bonspiel sur Facebook. Sur TumblrSur Youtube.]

 

 

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Les 9 vies de Jean-Luc Bonspiel [3] https://bazoom.ca/culture/les-9-vies-de-jean-luc-bonspiel-3 https://bazoom.ca/culture/les-9-vies-de-jean-luc-bonspiel-3#comments Fri, 15 Nov 2013 13:47:41 +0000 https://bazoom.ca/?p=7596 Les 9 vies de Jean-Luc Bonspiel [3]
J’ai dû m’exiler du Québec pour travailler. J’avais fait bobo à un cabinet de relations publiques.]]>
Les 9 vies de Jean-Luc Bonspiel [3]

[Troisième partie de trois. Pour lire la première partie. La seconde.]

Le syndicat de la rétro-information

« J’ai dû m’exiler du Québec pour travailler. J’avais fait bobo à un cabinet de relations publiques. Je pensais qu’une centrale syndicale, c’était du bon monde. J’ai parti le syndicat pour faire chier le cabinet. Le soir de la fermeture des signatures, il nous manquait une. On a cherché une fille de St-Lambert qui avait travaillé un jour, le jour de réfé-rence, ce qui était suffisant pour que sa signature soit valide. Vers 10h le soir, on l’a enfin trouvée sur un terrain de basket. On lui a expliqué la situation et elle a signé… C’était une shop de terreur. Par la suite, je me suis fait trainer dans la marde par un juriste des plus éloquents d’une grande boîte. »

Montréal-Toronto

Depuis neuf ans, Jean-Luc Bonspiel vit à Toronto, principalement comme traducteur à la pige. « À chaque fois que je reviens à Montréal, on dirait que la ville est de plus en plus petite. À Toronto, tu peux parcourir tout le centre-ville sans perdre ton signal de Starbuck. Et il y a de la richesse. Des Alpha Roméo, des Ferrari tu en vois partout. Un penthouse avec une seule chambre peut se vendre jusqu’à 26 millions. Mais 40 % de l’immobilier, c’est de la spéculation de la mafia russe. Ici à Montréal soyez content d’avoir votre petite mafia italienne, ce n’est rien par rapport à la mafia russe. »

« -As-tu lu mes chroniques de l’Express de Toronto ?

-Oui je me disais qu’ils ne te garderaient pas longtemps. Ils sont tellement à droite, ai-je répondu en riant.

-C’est juste parce qu’ils ne comprenaient pas la moitié des choses que j’écrivais.On me regardait un peu comme un chien avec qui tu fais un tour de magie. Ah ! J’ai eu de la misère à m’intégrer à la Francophonie de Toronto. J’étais allé à ce qui était autrefois l’Association canadienne-française de l’Ontario qui est maintenant l’Association des Communautés francophones de l’Ontario. Puis je me suis rendu compte…  J’ai fait de la radio à CHOQ. Après 10 ans de tergification, de brettage et de tétage, la communauté francophone s’était finalement gréée d’une radio. Je ne me suis jamais intégré dans la communauté francophone après neuf ans. J’ai bien mes clients, mon réseau… Ce sont des gens qui ont des préoccupations pointues, qui tourne autour du cash. Je parle à bien des gens qui ne voient pas Toronto comme froide, inaccessible. Mais je me suis rendu compte qu’ils appartiennent à différentes communautés culturelles autre que francophone. Sans doute parce les francophones se considèrent comme chez eux. Ils n’ont pas de radeau de survie comme pour les autres communautés. C’est comme le grand océan de vidanges, on ne peut mettre le pied dessus. Il y a 35 000 personnes qui vivent en français à Toronto. C’est dix fois moins que le nombre de personnes qui vivent en tamoul. Il y a plus d’Éthiopiens. Tout le monde est minoritaire. Il faut aller dans les lointaines banlieues pour trouver une minorité majoritaire. Quand tu penses que le plus grand mail asiatique au monde est en banlieue de Toronto. Les vidéos y sont piratées plus vite qu’à Hong Kong. »

La radio

« J’ai juste gardé la radio comme passion. Personne te check. La liberté. J’en ai fait plus que je pensais faire. C’est pas fini mais où aller ? Mon émission de radio à CIBL est le dimanche soir à 23h parce que je suis en punition depuis des années. Parce que j’ai osé des choses que je n’aurais pas dû. La radio communautaire a reçu 1,4 millions de dollars. Plutôt que payer ceux qui font la radio, on donne l’argent à la mafia pour qu’on construise une horreur au coin de Saint-Laurent Sainte-Catherine. Aujourd’hui on a des débats pour faire plaisir au Barreau du Québec ou à la Chambre de commerce de Montréal.  »

«Nombre de mes interventions sur la scène sociale ont été marqués par un intense travail rémunéré pour des peanuts. C’est comme pour ton magazine. Quand on n’a pas l’argent, il faut mettre du temps, beaucoup de temps. Mais vous n’êtes pas encombrés par le papier. Tu vois, Alan Lord un jour m’a fait écouter une de ses compositions Bon yeu donne-moi une job. Je l’ai testé et j’ai dit non. Alan l’a ensuite fait écouter au téléphone à Dédé [Fortin, leader des Colocs]. J’avais composé la mélodie vocale, si tu veux, mais je n’ai rien eu. Mais c’est pas grave. Mon vœu de pauvreté est intact. Sinon la société t’enlève ton allant. » Un autre rendez-vous l’attendait. Jean-Luc Bonspiel est ensuite parti comme il est arrivé. Comme un coup de vent. Non sans au préalable me suggérer de devenir l’antenne de Bazoom à Toronto. L’affaire est à suivre.

[Vent du Mont Schärr sur BandCamp.

La maison des truites sur Facebook.

Tous les cancers de l’Arc-en-ciel – Dimanche 23h sur CIBL 101,5 Montréal.

Jean-Luc Bonspiel sur Soundcloud.

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Les 9 vies de Jean-Luc Bonspiel [2] https://bazoom.ca/culture/les-9-vies-de-jean-luc-bonspiel-2 https://bazoom.ca/culture/les-9-vies-de-jean-luc-bonspiel-2#comments Thu, 14 Nov 2013 13:47:53 +0000 https://bazoom.ca/?p=7594 Les 9 vies de Jean-Luc Bonspiel [2]
Vent du Mont Shärr était sur une bonne lancée. Mais quand tu vois la mer Rouge se séparer, c’est pas bon signe. ]]>
Les 9 vies de Jean-Luc Bonspiel [2]

[Deuxième partie de trois. Pour lire la première partie.]

Vent du Mont Schärr

En fin de compte, nous n’avons pas beaucoup parlé de VDMS. Ce groupe semi-légendaire a vécu de janvier 1986 à juin 1990. Il fut le premier groupe québécois à signer sur un label français alternatif, Boucherie Pro-duction, avant même de signer au Québec.

« Vent du Mont Shärr était sur une bonne lancée. Mais quand tu vois la mer Rouge se séparer, c’est pas bon signe. Pour avoir un succès commercial, c’est l’imprésario qui fait la job. On n’en avait pas, faut dire que quand tu les traites comme du poisson pourri. Rock Envol 1986 c’était un set-up pour couronner le début de carrière solo d’un certain chanteur. C’était organisé par Radio-Can, donc c’était tout croche. Mais Gérard Lambert avait monté un jury avec des gens qu’on ne peut pas acheter comme Luc Plamondon. C’était une bonne affaire pour le Club Soda. De gros commanditaires, personne à payer… Le chanteur a été devancé par des groupes qui venaient de nulle part [VDMS a remporté le concours]. Ça nous a permis d’aller en Europe une couple de fois. On est aussi le seul band qui a signé en France avant de signer au Québec. Quand tu es en avance sur ton temps…»

« Quand j’ai ressorti les vieux tapes en 2004, on a fait une tournée de promotion dans les radios dont CIBL. Tout à coup un kid rentre et écoute la conversation. Il nous dit que VDMS c’est une légende, ils n’ont jamais existé. C’est parfois bien d’être une légende même si ton chèque de droits d’auteur n’est que de 2,14$ tous les trois mois. Il y a eu des répercussions… Mais ça beurre pas les toasts. Tant mieux dans un sens, car si j’étais rentré dans ce tordeur, je serais mort. Comme une de mes idoles Gilbert Chénier, un génie des années 1960. Il a écrit les textes et les chansons de Capitaine Bonhomme, la Cabane à Midas, Patof, l’Oncle Pierre. Il est mort à 39 ans, bien usé. »

« Les Foufs vont nous booker pour la première fois depuis 1990. Mais j’ai recyclé le band avec des jeunes (dans la trentaine). En fin de compte, on a eu la chance de travailler avec des gens intéressants. »

La course à la mairie de Montréal

« En 1994, j’ai fait la campagne à la mairie contre Jérôme Choquette et Pierre Bourque. Aujourd’hui on a des zombis corporatifs, à la langue de bois, des hommes et des femmes de pailles. Il n’y a plus de fuckés. C’est quand tu fais une campagne politique que tu te rends compte que tu connais personne. Là tu as besoin d’un réseau. Je me suis présenté en 1992 dans Saint-Jacques et en 1994 à la mairie. L’excellent nom de parti qu’on avait trouvé c’est votez ici. Il y a toujours 10 à 20 % de votes stupides. Aujourd’hui, on ne mise que sur ces votes. On voulait présenter 20 candidats pour pouvoir dire que nous sommes déjà vingt culs. Ça m’a permis de passer à Pascau. CKVL. J’ai terminé sixième ou septième sur 12, comme cette année [l’entrevue a eu lieu quelques jours avant les élections municipales] avec 974 votes. Avec une dépense de zéro cent. Douze, ça a rapport avec les apôtres ? Quelle brochette d’opportunistes ! Il faut dire que la moitié des gens sont illettrés… Quand tu grattes un peu, le niveau trois de littératie… Lire et comprendre un texte de 300 mots dans notre société relève de l’exploit. Remarque que c’est comme ça partout, au Canada, en Australie… C’est assez décourageant.»

Restaurateur végétalien

« Par l’entremise néoisme j’ai découvert le végétarisme Krishna. Après un stage à  Toronto, j’ai ouvert le premier restaurant végétalien de Montréal avec Marie-Pierre Michaud en 1997 sur St-Laurent. Il existe encore. Je me rappelle qu’il fallait que j’explique tout. Non il n’y a pas d’œufs, juste du bran de scie. Je ne suis plus végé aujourd’hui. Quand ça devient un dogme… En ai-je entendu des théories crackpot ! Ils veulent ton bien, puis ils le veulent en ostie. J’ai entendu des histoires genre : j’ai été frugivore pendant deux ans jusqu’à temps que mes ongles noircissent et tombent. Encore une fois ça manque d’art. J’ai fait des stages d’observation pour le Commensal. Ah ! l’odeur de sarrazin. Je comprends pourquoi la majorité des cuisiniers deviennent alcooliques ou drogués. Ce n’était pas pour moi. »

[Suite et fin.]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[Photo : Pretty Vacant (Jack V), Jean-Martin Mignault, Jean-Luc Bonspiel, et Alan Lord. Nous ignorons de quel journal c’est tiré. Si quelqu’un le sait, prière de nous en informer pour les crédits.]

[Articles sur Vent du Mont Scährr :

L’histoire du rock racontée aux enfants – Vent du Mont Scährr (2006)

Le Vent Du Mont Schärr n’a pas soufflé son dernier mot! (2008)

Vent du Mont Schärr sur BandCamp.

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Tous les cancers de l’Arc-en-ciel – Dimanche 23h sur CIBL 101,5 Montréal.

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Les 9 vies de Jean-Luc Bonspiel https://bazoom.ca/culture/les-9-vies-de-jean-luc-bonspiel https://bazoom.ca/culture/les-9-vies-de-jean-luc-bonspiel#comments Wed, 13 Nov 2013 13:47:18 +0000 https://bazoom.ca/?p=7589 Les 9 vies de Jean-Luc Bonspiel
Jean-Luc arrive à nos bureaux à 10h tapant, comme prévu. La veille, il avait donné un spectacle avec La Maison des Truites.]]>
Les 9 vies de Jean-Luc Bonspiel

[Première partie de trois]

Jean-Luc arrive à nos bureaux à 10h tapant, comme prévu. La veille, il avait donné un spectacle avec son nouveau groupe, La Maison des Truites, un jeu de mots comme il les affectionne. Nous, c’était plutôt l’air de Sophie Stickée, de Vent du Mont Schärr, son légendaire groupe alternatif des années 1980, que nous avions en tête en le voyant arriver. Depuis la polyvalente, nos chemins ont suivi une trajectoire parallèle. Nous avons eu bien des amis en commun mais nos chemins ne s’étaient plus croisés. Une entrevue à bâtons rompus, du coq à l’âne, allait s’en suivre.

« On reprend une conversation interrompue en 1977 à Saint-Léonard dans le café étudiant  », lance-t-il en guise d’introduction. Son esprit de provocation ne date pas d’hier. Je me souviens de mon jeune frère me téléphonant, paniqué : « Des jeunes jettent des pierres sur Jean-Luc Bonspiel ! » Il était en train de se faire photographier en costume nazi à l’entrée de la polyvalente…

Je suppose que les jeunes d’aujourd’hui auraient du mal à se figurer ce qu’était le café étudiant de la polyvalente St-Ex dans cette morne banlieue du nord de l’Île de Montréal qu’était Saint-Léonard à cette époque. On roulait du tabac Drum, on fumait des Gitanes, des Gauloises et d’autres substances moins licites dans une atmosphère complètement enfumée, dans la quasi obscurité, éclairée uniquement par des spots de couleur et où jouaient en boucle les quatre ou cinq disques, de Led Zeppelin, Genesis, Supertramp, que contenaient la discothèque. Jean-Luc et moi, nous nous retrouvions régulièrement, question de jouer aux échecs, discuter et manquer nos cours dans cette atmosphère assourdissante.

« Ce café était l’initiative du principal– je le sais car il sortait avec ma mère – qui voulait  retenir les adolescents et les empêcher de traîner dans les rues car il y avait un noyau de messieurs qui n’avaient pas nécessairement les meilleures idées…» se remémore Jean-Luc.

« À Saint-Léonard, il y avait du bon monde. Mais ce n’était pas cosmopolite. Il n’y avait pas d’art. C’était médiocre. Une seule galerie de fleurs en pot, de clowns tristes. Avec du recul, avec notre regard d’adulte, on se rend compte qu’il y avait des épaves, à peine fonctionnelles, des weirdos parmi nos profs. Des jeunes aussi qui ne savaient pas comment s’y prendre. Je n’ai jamais voulu être prof. Si tu as le moindrement le cœur à la job, ça mine le moral ben raide. »

« Le départ de Saint-Léonard, tu as regretté ? Moi je n’ai jamais regardé en arrière. Maintenant ça commence à ressembler aux abords de la ville. Quand par mégarde j’y retourne, je pense au boulevard des Laurentides. Tout est laissé à l’abandon depuis des années. Heureusement dans les années 1960, les habitations étaient mieux construites. Aujourd’hui avec tous ces condos qu’on construit… De haute qualité ? Puis la bulle, la fameuse bulle qui va éclater… »

Jean-Luc Bonspiel est né à Montréal, à l’hôpital Jean-Talon pour être précis. Il a du sang Mohawk par son père qui vient d’Akwesasne. « Tu peux t’imaginer la bizarre de famille. » Son grand-père était un pur autochtone. Il avait marié une blanche, ce qui n’était pas courant à l’époque. « Peut-être des histoires de trafic, qui sait ? » Au primaire, il a sauté sa quatrième année parce que, croit-il, la maîtresse ne voulait pas l’avoir. « Je devais être trop perturbant, je suppose. » Après Saint-Léonard, ce fut le Collège Maisonneuve. « Là ce fut bien. »

Le Collège Maisonneuve et le milieu underground

Quitter Saint-Léonard, lui a permis de découvrir un autre univers. Venu jouer dans le spectacle de la Passion, il se souvient encore du curé de Sainte-Angèle de Mérici qui l’obstinait que Ponce Pilate était Juif et Hérode, Romain. « Il me disait qu’il savait de quoi il parlait car c’était lui le curé. C’est la dernière fois que j’ai mis les pieds dans une église. »

Ce sont plus les gens qu’il a rencontrés que les études comme telles qui l’ont formé. «Parfois j’ai dû travailler pour payer mon inutile bac en linguistique de l’UQÀM. La direction nous disait qu’on allait fermer le département. Mais inquiétez-vous pas, vous aurez le temps de finir. On n’a plus de ressources et vous allez avoir la scrap… Nous ça nous fait peur Chomsky… Tout ça pour créer un département de science de la langue. Essentiellement pour apprendre comment faire un c.v. », ironise-t-il.

« Maisonneuve ce fut merveilleux. J’ai rencontré Zïlon, puis Cantsin. C’est Tristan Renaud qui me l’a présenté. On fumait du hash en écoutant Klaus Nomi dans un sous-sol de bungalow à Laval. J’écoute en ce moment ce qu’on a enregistré au début des années 1980. C’est bon car on n’avait pas d’inhibitions. Je me souviens que sa mère aimait beaucoup les œuvres qu’il peignait quand il était plus jeune. Son premier tableau était exposé dans la cuisine, un marin à la pipe. Zïlon était déçu, car il venait de s’inscrire à un cours d’art par correspondance et ça ne correspondait pas à ses attentes. Déjà, on était très impressionné par son coup de pinceau. »

Et il y avait la littérature. « Je ne me souviens plus comment j’ai rencontré Gaétan Soucy. J’imagine que qui se ressemblent, s’assemblent. Je le tétais souvent afin qu’il écrive dans nos différents magazines éphémères comme Ecce Ovo. Nous ne sortions généralement qu’un numéro, des photocopies brochées. »

C’était l’époque Néoiste. Monty Cantsin, Istvan Kantor de son vrai nom, Hongrois né en 1949 et émigré au Canada, en est la figure emblématique.

« En peinture, j’ai été commissaire-priseur aux Trois par quatre, second de François Gourd. Des artistes relançaient leurs propres toiles. Armand, je t’aime bien mais tu me fais chier. Je veux m’en aller me coucher. Il y a bien du narcissisme dans ce milieu-là, il faut que tu fasses avec. Je suis certain que je suis aussi coupable que les autres. Ostie que j’ai détesté ça. »

« On réalisait des performances, à l’époque il y avait un réseau de galeries, dont celle d’Arthur Pinchaud. Mon groupe préféré a été Électrolux avec Alan Lord, Zïlon et Jean-Martin Migneault. On jouait  de la musique électronique incompréhensible devant cinq ou six personnes. Ça tenait du vaudeville et de la croisade. »

« Puis il y a eu les deux festivals de poésie où j’ai rencontré William S. Burroughs et toute la gang de poètes de New York. Si tu compares avec les soirées d’aujourd’hui au Gainsbar, à L’Escalier ou au Bistro de Paris… »

[Lire la suite.]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[Photo : Les Néoistes vers 1979 - Yana, Kiki Bonbon (Monty Cantsin), Jean-Luc Bonspiel et Lion Lazer (Zïlon).]

[Vent du Mont Schärr sur BandCamp.

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Souvenirs de 1990 https://bazoom.ca/actualites/souvenirs-de-1990 https://bazoom.ca/actualites/souvenirs-de-1990#comments Tue, 16 Jul 2013 21:54:22 +0000 https://bazoom.ca/?p=4901 Souvenirs de 1990
Vingt-trois ans se sont écoulés depuis ce jour fatidique qui a changé nos vies et celles de tous ceux qui nous entourent. ]]>
Souvenirs de 1990

Steve Bonspiel
Collaboration spéciale

[NDLR : Ce texte sur la Crise d’Oka a été publié dans le The Eastern Door (journal hebdomadaire Mohawk). La traduction est de Jean-Luc Bonspiel. Publié avec permission.]

 Vingt-trois ans se sont écoulés depuis ce jour fatidique qui a changé nos vies et celles de tous ceux qui nous entourent. L’expérience nous a appris ce que la solidarité (ou son apparence, tous n’étaient pas d’accord) pouvait faire pour la Nation Mohawk. Et cela s’est produit d’une façon que nous ne voulons jamais voir se répéter.

Nous étions au début de la matinée du 11 juillet 1990 et un groupe de manifestants paisibles s’étaient réunis dans le lieu appelé La Pinède pour empêcher l’expansion du terrain de golf à neuf trous à Jean Ouellette (voir idiot), le maire d’Oka. Que les pins majestueux qui s’y trouvaient, des pins blancs plantés par notre peuple, risquaient de se faire arracher pour faire place à une aire de départ et de pratique de coups roulés était sans conséquence; il importait seulement que la volonté de Ouellette soit faite, peu importe ce que nos gens en disaient.

C’est tôt ce matin-là que la Sûreté du Québec fut lancée à l’assaut, tirant des balles, du gaz lacrymogène et de l’artillerie militaire en direction des hommes, femmes et enfants qui veillaient sur un feu de camp pacifique. On avait déjà brûlé du tabac et les gens présents étaient tout sauf confiants d’une résolution à l’amiable, ce qui fut brutalement confirmé lorsqu’ils durent collectivement se plaquer pour sauver leurs vies.

Étonnamment, personne ne fut blessé de notre côté, mais le caporal Marcel Lemay de la SQ fut tragiquement abattu au cours d’une bataille à laquelle il ne voulait pas prendre part. Certains disent qu’il s’agit d’un coup monté. Nous ne le saurons peut-être jamais. Personne ne fut jamais accusé de son meurtre.

Il est important de se remémorer et de revoir cette époque. Les jeunes qui sont à l’université aujourd’hui (qui n’étaient alors pas encore nés ou étaient très jeunes) n’ont aucune expérience directe de ce qui est arrivé. Nous devons leur raconter, leur rappeler d’une certaine façon, pour qu’ils puissent porter la narrative et la véritable histoire de ce qui s’est produit il y a 23 ans, par cette chaude journée d’été.

Ne laissez personne vous berner : les faits demeurent des faits, on nous a tiré dessus et nous avons tenu bon pour protéger notre terre. Nous n’avons bloqué aucune route avant d’y être obligés et nous n’avons jamais pris les armes avant d’être menacés. La SQ a fui, la queue entre les jambes, descendant la grande colline menant au village d’Oka. Les forces envoyées par le maire Ouellette avec l’approbation du premier ministre de l’époque, Robert Bourassa (voir raciste), n’ont pas démantelé les barricades.

Nous avions gagné et ce fut une rare victoire pour un peuple qui, à l’époque, ne faisait que commencer à se battre pour le retour de nombreux droits. Et ce fut considéré comme une renaissance. Soudainement, les mariages entre membres des trois communautés de Kanesatake, Kahnawake et Akwesasne se firent plus nombreux, grâce à la Crise.

Nous avons compris certaines réalités à ce moment. Premièrement, à quel point nous étions vulnérables à l’attaque de l’extérieur. Deuxièmement, nous avons réalisé que pour changer les choses nous avions besoin de plus de solidarité et de plus de monde pour continuer nos batailles politiques. En fait, malgré la douleur qu’elle a causé à plusieurs d’entre nous, la Crise fut probablement la meilleure chose à arriver aux Mohawks et aux peuples Autochtones en général depuis fort longtemps.

Lorsque les représentants du gouvernement affirment, « Nous ne voulons pas d’un autre Oka », ou que d’autres autochtones disent, « Nous nous battrons, comme à Oka », cela démontre l’impact que cet événement a eu sur le monde extérieur, et ce jusqu’à ce jour. Pour les jeunes, il est important de se rappeler que nous n’avons posé aucun geste terroriste. En fait, ce fut plutôt du terrorisme dirigé contre nous, avec l’approbation de Québec et d’Ottawa, dans le but de nous ravir encore plus de territoire. Et c’est une situation que nous ne devons jamais laisser se reproduire.

Idle No More nous a démontré que nous pouvons nous battre sans fusils ou armements, et avoir le Canada à son propre jeu. Mais ce combat n’est qu’un début. La législation canadienne visant à détruire l’essence même de nos structures internes (ou ce qui en reste) représente la plus récente attaque envers notre communauté et notre avenir.

Nous devons continuer la lutte par des moyens productifs tout en informant les canadiens de ce que nous faisons et pourquoi nous agissons. Nous devons les renseigner sur leur propre histoire et disséminer la vérité, même s’il s’agit d’une tâche extrêmement ardue. Certains n’écouteront jamais, ce qui est dommage, mais ceux qui le feront deviendront nos alliés et combattront à nos côtés. La vérité les rendra libres.

Nous avons de nombreux appuis dans le monde non-autochtone et si nous sommes suffisamment habiles, les conservateurs ou ceux qui seront au pouvoir seront contraints d’écouter nos doléances. La Crise d’Oka avait ses pour et ses contre, mais si on considère que nos revendications se sont ainsi retrouvées sur le dessus de la pile, c’est un bon jour pour être Mohawk et de célébrer le long chemin parcouru.

N’oubliez jamais.

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