J’ai assisté à une conférence donnée par Mme Annabelle Boyer, synergologue. La synergologie, étant l’analyse du non verbal, nous apprend à étudier les traits du visage et la signification des attitudes. Des rides sur le front, un œil plus petit, des jambes ou des bras croisés, une épaule plus haute que l’autre, la suée, la dilatation de la pupille, etc. sont des signes qui révèlent notre caractère, nos appréhensions ou notre bien-être. A nous de les interpréter correctement.
C’est une science très utile pour les employeurs et pour les personnes souvent en contact avec des inconnus. Chacun de nous peut trouver un avantage lorsqu’il s’agit de se lier d’amitié avec quelqu’un ou de choisir son futur compagnon.
Tout ceci est très intéressant et la conférencière sait garder notre attention, mais soyons prudents dans nos jugements. Méfions-nous des formules toutes faites et souvenons du vieil adage : L’habit ne fait pas le moine.
Le site officiel de la synergologie
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Un petit séjour à Cuba en plein hiver est vraiment la chose la plus agréable qui soit. La mer omniprésente et la luxuriance de sa végétation nous font oublier les rigueurs de la Belle Province.
Mais, en plus de son climat tropical, Cuba nous enchante par son histoire. Une histoire riche qui nous donne l’envie de l’approfondir. Les sites historiques sont nombreux comme le fort qui constituait une défense sûre sur la côte. A l’intérieur, on peut terminer la visite en voyant l’exposition sur les phares.
La vieille ville, une des quinze municipalités qui forment La Havane, est pleine de charme. Elle fait partie du patrimoine de l’UNESCO. Sur la place publique se dresse la Cathedral San Cristobal de style baroque construite à partir de 1748. L’endroit est unique grâce aux édifices de style baroque et néoclassique qui se côtoient. Les arcades, les grilles de fer forgé, les cours intérieures forment un ensemble harmonieux. Elle fut fondée par les Espagnols en 1519. L’Académie des sciences El Capitolio, ainsi appelée parce qu’elle rappelle le Capitole de Washington, a été le siège du gouvernement avant la révolution de 1959.Un grand nombre de monuments, comme le Musée de la Révolution, sont pleins d’intérêt. Le Jardin Botanique recèle aussi des trésors comme des plantes primitives et des baobabs offerts par Madagascar. Et, bien sûr, on ne peut visiter Cuba sans faire le tour des hôtels et bars fréquentés par Ernest Hemingway
Je suis restée sur mon appétit et j’espère y retourner l’an prochain car j’ai encore beaucoup de merveilles à explorer.
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Traverser l’Antarctique en ski ; recevoir une mention d’honneur du Gouverneur général du Canada en 2014 pour le sauvetage de neuf skieurs dans les Alpes ; survivre 4 jours sans eau, nourriture et équipement dans l’hiver du lac Mistassini ; courir 33 marathons en 7 semaines et naviguer des milliers de kilomètres sur l’océan : voilà quelques-uns des défis réalisés par Frédéric Dion. À 38 ans, il a animé plus de 1700 conférences à travers le monde.
Frédéric Dion, en partenariat avec Mountain Hardwear et la revue Espaces, lance une bourse de 10 000 $ (5 000 $ en argent et 5 000 $ en équipements) pour appuyer un aventurier ou un groupe d’aventuriers qui a à cœur d’inspirer le rêve, le défi et le dépassement de soi.
« Beaucoup de gens ont cru en moi au cours de ma carrière et je cherchais une façon de donner au suivant », explique Frédéric Dion. « Le financement d’une expédition est souvent l’obstacle le plus difficile à surmonter. Le projet d’une bourse existe depuis 10 ans, mais je n’arrivais pas le financer. Pour rendre ce rêve possible, j’ai donc décidé de consacrer tous mes profits personnels provenant de la vente de mon livre Antarctique solo, récemment paru chez Perro éditeur. En apprenant cette initiative, mon commanditaire Mountain Hardwear et la revue Espaces, des chefs de file dans le domaine de l’aventure, se sont joints au projet avec entrain pour le bonifier. »
Date limite de dépôt des projets : 15 mars 2016.
Pour plus d’informations, visitez le site de Frédéric Dion.
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N’étant pas très friand de la psychologie dite populaire, j’ai été agréablement surpris à la lecture du dernier livre de Colette Portelance : De quel système relationnel êtes-vous prisonnier ?
La réputation de Colette Portelance n’est plus à faire. Née en 1943 à Rigaud, elle est titulaire d’une maîtrise de l’Université de Montréal et d’un doctorat de l’Université de Paris. À son retour de Paris, en 1985, elle fonde le Centre de Relation d’Aide de Montréal (CRAM). Cette école vise à former des thérapeutes à l’Approche non directive créatrice, approche qu’elle a développée au fil des ans.
Dans son dernier livre, elle développe différents systèmes relationnels dysfonctionnels, soit les couples : bourreau/victime ; sauveur/affligé ; manipulateur/manipulé ; ange/démon ; abandonnique/déserteur ; juge/coupable. Mais, contrairement à de nombreux ouvrages de ce genre, il n’y a pas de gentils ni de méchants mais des systèmes de défense qui se construisent à partir de nos blessures d’enfance. Ainsi, « attribuer la cause des difficultés relationnelles à un seul des deux n’a jamais réglé leur problème de fond, puisqu’ils forment un système dans lequel les deux sont concernés, quelles que soient les apparences. »
Les catégories de Colette Portelance ne sont pas fermées. Le sauveur, en rejetant et jugeant le bourreau, juge et rejette en réalité une partie de lui-même. Ces couples ont souvent développé des défenses différentes face à des blessures semblables. Donc rien ne sert, par exemple, de fuir le manipulateur car sans manipulés, il n’y a pas de manipulateurs. « Si la manipulation est un mécanisme de défense, il faut savoir que le fait de se laisser manipuler s’avère aussi défensif », soutient-elle.
En lisant ce livre, on s’aperçoit que la notion de couple s’applique aussi à nos autres relations, au travail, à nos amis, notre famille. L’approche de Colette Portelance ne vise pas à classifier les humains en catégories mais à nous aider à comprendre en quoi nos propres blessures nous retiennent prisonniers de certains types de relations. Et c’est le premier pas afin de briser ce cercle vicieux.
Comme le disait Epictète il y a près de 2 000 ans : « Lorsque donc quelqu’un te met en colère, sache que c’est ton jugement qui te met en colère.» Pas l’autre.
De quel système relationnel êtes-vous prisonnier ?
Colette Portelance
Éditions du CRAM
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Cette fin de semaine, à la Place Bonaventure, il y avait une exposition sur les animaux de compagnie. Je n’ai pas assisté aux démonstrations, mais j’ai fait le tour des kiosques. J’ai été stupéfiée de voir tant de races d’animaux et de voir tant de gens en acheter.
J’ai toujours un faible fort pour les chats, ces petites merveilles pleines de grâce et de souplesse. J’en ai répertorié à poils longs, à poils courts et quelques-uns sans poil ! Ils sont sans doute très gentils, mais vraiment, du point de vue esthétique, je préfère la fourrure! J’ai découvert qu’il y a aussi des chiens sans poil. Dans la même portée, il peut y avoir un chiot avec poil et un avec du poil sur la tête mais rien sur le corps. Je trouve les noirs plus jolis que ceux de couleur chair ! Comme j’écris dans une revue culturelle, je m’en tiens à l’esthétisme!
A l’exception des chiens et des chats, il y avait toute une panoplie d’animaux dits de compagnie : lapins, furets, mini gorets, poneys; des reptiles : tortues, iguanes, serpents; des oiseaux de toutes tailles aux couleurs merveilleuses.
Pour satisfaire aux besoins de ce zoo, il faut ajouter une variété incroyable de produits : aliments, graines, shampoings, crèmes, désinfectants, parfums, jouets, coussins, tapis, bols, ameublements, etc. Combien d’enfants se contenteraient des jouets de nos chiens et de nos chats?
[Photo : © Salon national des animaux de compagnie.]
]]>Du 17 au 20 septembre, 20 camions de bouffe de rue et restaurants, reconnus pour leurs poutines originales, s’aligneront le long du Quai Jacques-Cartier au Vieux-Port de Montréal. Ils offriront aux visiteurs des variantes aussi étonnantes que gourmandes de ce plat national que l’on associe au Québec partout dans le monde.
Une édition automnale revisitée
Après une édition estivale, où on aura servi pas moins de 45 000 poutines par jour et utilisé plus de 5 000 kilos de fromage, c’est un nouveau Grand PoutineFest qui vient célébrer l’arrivée de l’automne. En plus de nouveaux chefs poutiniers et de nouvelles recettes, disponibles aussi en formule dégustation, les visiteurs pourront profiter d’un nouvel espace agrandi et plus fonctionnel grâce notamment à un système de gestion de file d’attente (billets « file rapide »).
En outre, Le Grand PoutineFest offrira de nouvelles activités mettant en avant toujours plus d’artistes et d’artisans québécois, de nouvelles attractions pour petits et grands ainsi que des performances musicales.
Au-delà de la poutine traditionnelle
Le menu de cette édition automnale du Grand PoutineFest sera on ne peut plus varié et appétissant. Les festivaliers pourront y déguster près de 40 poutines différentes proposées entre autres par le Frite Alors!, Le Smoking BBQ, The Upper Deck (venu de l’Ontario), sans compter les recettes exclusives du traiteur caribéen Seasoned Dreams et sa fameuse jerk poutine, du restaurant Green Papaya qui proposera des recettes inédites de poutines version thaï. Planète Poutine (détenteurs du record de la plus grosse poutine au monde) sera également de la fête avec leur poutine général Tao.
PoutineFest
Vieux-Port de Montréal
Du 17 au 20 septembre
[Photo : Wikipedia.]
]]>Seul zoo extérieur sur l’île de Montréal, le Zoo Ecomuseum offre à ses visiteurs une expérience incomparable et naturelle depuis plus de 25 ans. Ouvert au public pour la première fois en 1988, il est exploité par la Société d’histoire naturelle de la vallée du Saint-Laurent, un organisme sans but lucratif dont la mission est centrée sur l’éducation, la recherche et la conservation appliquée. Le Zoo Ecomuseum offre la possibilité au public de partager un moment de la vie intime de plus de 115 espèces d’animaux vivants indigènes de la Vallée du St-Laurent du Québec. Le Zoo Ecomuseum est ouvert 364 jours par année, permettant ainsi aux visiteurs de profiter pleinement de la beauté de ce site de 11 hectares. Le dimanche 13 septembre prochain, les enfants de moins de 15 ans accompagnés d’un adulte payant se verront accorder l’entrée gratuite au Zoo Ecomuseum pour toute la journée.
Animation spéciale et nouveautés à découvrir
Des animations spéciales de la part de nos zoologistes permettront de voir de très près reptiles, oiseaux de proie ou petits mammifères, qui seront prêts à dévoiler leurs plus beaux atours aux familles avides de rencontres privilégiées.
De belles découvertes seront également à faire lors de cette journée :
Zoo Ecomuseum
21125, chemin Sainte-Marie
Sainte-Anne-de-Bellevue, QC, H9X 3Y7
T: 514.457.9449, poste 103
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Dernièrement à l’Espace Infopresse, a été lancé un vélo électrique 100 % québécois. L’équipe était accompagnée du designer industriel de renommée internationale Michel Dallaire (BIXI, Grande bibliothèque BAnQ) et de plusieurs artistes.
Entièrement conçu et assemblé au Québec, le vélo électrique eVox se démarque par une technologie et un design unique. Le eVox est un vélo électrique, qui a été pensé en tenant compte de la réalité du cycliste. Le Design FiT (Fabrication intégrant la Technologie) permet d’avoir un vélo avec une console complètement intégrée, une batterie et un moteur discret et bien balancé au centre du cadre, pour une conduite naturelle. Le eVox, c’est la valeur sûre du vélo, combinée avec les avantages de l’électrique :
Fondé en 1977, Procycle est le plus important fabricant de bicyclettes haute performance au Canada. Établie à Saint-Georges-de-Beauce, l’entreprise possède également des bureaux et un centre R&D à North Vancouver, ainsi qu’un bureau à Montréal et à Shanghai. Procycle est présente au Canada, aux États-Unis et dans plus de 30 autres pays, sous les marques Miele, eVox et Rocky Mountain.
Le collectif d’artistes A’shop, spécialisé en peinture murale, « street art » et en esthétique urbaine, ont créé près d’une vingtaine d’œuvres d’art sous le thème « vernissage électrique ». Ces œuvres ont été vendues au profit de la Fondation canadienne des femmes. Près de 4 000 $ ont été amassés. La Fondation outille les femmes et les filles au Canada pour leur permettre d’échapper à la violence, de sortir de la pauvreté et d’avoir pleinement confiance en elles. Depuis 1991, la Fondation canadienne des femmes a investi plus de 40 millions de dollars en subventionnant plus de 1 200 programmes communautaires et la totalité des maisons d’hébergement pour femmes violentées au Canada.
Le vélo sera sur le marché en août prochain.
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Entrevue avec Stéphane Mabilais
Stéphane Mabilais dirige le festival Mtl en arts — qui succède au Festival International de Montréal en Arts (FIMA) —, un événement qui permet à plus d’une centaine d’artistes d’exposer sur la portion de la rue Ste-Catherine qui traverse le Village chaque début d’été depuis 15 ans. « Au début, j’aidais plutôt le directeur, je m’amusais à faire le site web, je m’occupais de logistique », nous dit cet ingénieur de formation. Mais vers 2006, Paul Haince, directeur général, décide de lui confier les rênes. Monsieur Haince devient président-fondateur et Stéphane Mabilais, le nouveau directeur général de l’événement. Stéphane Mabilais réside également dans le secteur depuis de nombreuses années.
Bazoom.ca est allé le rencontrer pour lui poser quelques questions libres sur l’état du Village, dans le cadre de son spécial Village 2015.
Quelles activités pourrait-il y avoir dans le Village pour inciter les gens à venir y déambuler ?
« C’est sûr que l’animation, il n’y en a pas beaucoup. Mais ça prend toujours de l’argent [pour créer de l’animation] ! note-t-il. La SDC [NDLR : Société de développement commercial du Village] essaie de faire de ventes de trottoir, mais on ne peut pas dire qu’il y a une grande concentration de commerces de détails ici. Du côté de Mtl en Arts, on souhaite créer des activités d’œuvres participatives, tout au long de l’été. Il y a le parc de l’Espoir aussi, que j’utilise pendant l’été, et qui pourrait être un peu plus exploité », nous a-t-il confié.
Est-ce que les activités qu’il y a déjà sur Ste-Catherine sont intéressantes ?
« Je trouve que la SDC, d’année en année, est assez impliquée. Prenons les boules roses, il y en a beaucoup qui chialent que c’est redondant, mais, d’un côté, c’est l’image de marque du Village maintenant », rappelle Mabilais, soulignant ainsi l’initiative de la SDC. « Ils ont commencé à créer plus d’installations [artistiques, pendant l’été], je pense que c’est une bonne direction », ajoute-t-il.
Devrait-on fermer la rue Ste-Catherine à l’année ?
Après un moment de réflexion, Stéphane Mabilais lance : « Non, quand même pas à l’année. Ça pourrait nuire à certains commerces. Mais ça pourrait être sympa une période de temps l’hiver, comme un 10 jours à faire du ski dans la rue ! Ça serait novateur, comme la SDC en général [dans ses projets]. Organiser des jeux, faire des bonhommes de neige ! [Rires]. Encore là, organiser des trucs participatifs. » Il pense aussi que « faire venir les enfants des écoles pour faire des activités, organiser différentes activités avec les organismes du quartier », serait une bonne idée.
Qu’est ce qui nuit le plus à l’achalandage dans le quartier ?
« Il y a tout le problème des gangs de rue et d’itinérance. Mais ça encore est-ce que ça nuit ? Je ne sais pas. Je trouve qu’on le sent un peu moins maintenant. Il me semble que depuis 2 ans c’est moins marqué. Avec le festival — c’est mon barème — j’ai moins de plaintes de la part des artistes là-dessus. Parce qu’à un moment donné, [les itinérants] couraient partout autour des tentes [du festival], les artistes disaient ‘’Ça n’a pas de bon sens, je ne retourne plus là’’. Ce n’était pas un environnement propice à la vente. Mais depuis 2 ans, c’est mieux », croit Mabilais. Et il ajoute : « Sinon, dans ce qui nuit, il y a aussi la sollicitation [des organismes qui dépêchent des gens dans la rue pour encaisser des dons]. Il y en a à chaque coin de rue, c’est vraiment lourd ça. Franchement, tu te sens agressé. »
Est-ce que les initiatives de la police, de l’arrondissement et des organisations comme le Collectif Carré-Rose aident à contrer les problèmes de violence et d’itinérance ?
« Probablement. L’arrondissement avait investi, je crois, pour qu’il y ait des intervenants sociaux sur place pour parler avec les itinérants et les jeunes en difficultés. Il y a un travail de fait là-dessus, c’est clair », remarque-t-il.
Quels types de commerces devraient s’installer dans le secteur pour qu’il soit plus complet ?
« Ce que je trouve dommage dans le Village, c’est que depuis au moins 10 ans, il n’y a pas eu un nouveau bar. Aucun changement, ça ne bouge pas. Les restaurants, il y en a eu à la planche, mais des nouveaux bars, non », relate Stéphane Mabilais.
« Moi je dis qu’il y devrait y avoir plusieurs bars, pour créer une variété. Il y a de la place pour ça. Juste au niveau musical, c’est la même musique partout. Ça prendrait de petits bars personnalisés, avec de la musique indépendante ou alternative. Quelque chose de plus branché, pour attirer les jeunes » souligne-t-il. Il pense aussi que « les jeunes écoutent d’autres genres de musique », et que « le style de musique du festival Osheaga, qu’on n’entend jamais dans les bars » manquerait au Village. « Pour un style plus électro, il y a un potentiel », croit-il.
Il ajoute aussi que « depuis des années, il y a un moratoire sur les permis d’alcool ici, et ça, ça tue. Quand je suis arrivé vers 1995-96, ça n’arrêtait pas ! Il y avait toujours un nouveau bar et un autre ! Ça bougeait énormément, c’était magnifique ! », se rappelle-t-il, avec nostalgie. « Il faut vraiment que le moratoire sur les permis d’alcool soit levé. Il y a plein de petits locaux dans le Village, il y a des jeunes qui pourraient se dire ‘’ On fait un bar ! ‘’. Ça ne prend pas de gros investissements. Je parle de micro-bars. De toutes façons, les gros bars, on le voit ça ne fonctionne plus », conclu-t-il.
Y a-t-il assez de commerces pour attirer une clientèle extérieure dans le Village ?
« Il manque de boutiques de linge et des commerces du genre. Mais est-ce qu’en ouvrir 2 ou 3 déplacerait le monde ? Je ne crois pas. Il faut toujours penser que le Village, au fond, c’est le nightlife et la restauration. Si le Village voulait une orientation plus boutiques de vêtements, ce n’est pas ça. Le Village, c’est des bars, des bars branchés, avec différentes ambiances », souligne Stéphane Mabilais.
Est-ce que le prix des loyers est justifié par rapport à l’achalandage dans le secteur ?
« Je ne sais pas trop combien ça coûte en moyenne un loyer sur Ste-Catherine. Mais le problème d’après moi ça vient de la Ville, avec les augmentations de taxes. Moi je le vois ici avec mon bureau, les taxes ont triplées en 6 ans. Et les propriétaires n’ont pas le choix de refiler ça aux commerçants », lance-t-il.
Est-ce que la Ville de Montréal s’implique bien dans le développement du Village ?
« Oui. Ils sont présents. Et financièrement, ils participent beaucoup. Comme la fermeture de rue, c’est beaucoup d’argent. Ils ont embarqué dans le projet de la rue fermée, même s’ils étaient réticents au début, mais ils ont donné le ok. Et ils continuent », nous dit-il.
Quelles mesures seraient susceptibles de garder le Village en santé ?
« C’est un peu ce que je viens de dire. Il faut lever le moratoire sur les permis d’alcool. Avoir une diversité dans les bars, franchement. Et il y a beaucoup de place pour ça. Et ça permettrait aux jeunes d’investir ici. La plupart des jeunes vont trouver le Village quétaine, parce qu’il n’y a rien ! Si la Ville disait : ‘’Bon, ok, on délivre une dizaine de nouveaux permis d’alcool’’, je suis certain qu’ils trouveraient preneurs assez rapidement. C’est certain ! Je serais moi-même tenté d’ouvrir un petit bar ! Et ça ferait bouger bien des choses dans le Village, ça créerait un peu de concurrence aussi. C’est ce que je verrais », propose le directeur du festival Mtl en Arts.
Propos recueillis par Sylvain Bazinet et Simon DuPlessis.
[Site de Mtl en Arts – Index de l’État du Village 2015.]
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Entrevue avec Yvon Jussaume
Yvon Jussaume est propriétaire du Lounge L’un L’autre sur la rue Amherst. Il a participé à la fondation du Village. Il a possédé le Boîte en haut de 1975 à 1992. Peu de commerces gais avaient pignon sur Ste-Catherine au début. Puis le Max, le 2R, et le 1681 sont arrivés. Dans un Village en plein épanouissement, il fonde en 1988 le bistro l’Un et l’Autre sur la rue Amherst.
Bazoom est allé le rencontrer pour lui poser quelques questions libres sur l’état du Village, dans le cadre de son spécial Village 2015.
Est-ce que vous croyez que la rue Amherst est un parent pauvre du Village ?
« C’est certain que c’est très concentré sur la rue Ste-Catherine. Mais je crois que les gens sur Ste-Catherine devraient avoir peur des commerçants sur Amherst ! [Rires]. Il y a des plus petits commerces ici. C’est plus intime, plus convivial, plus humain », croit ce commerçant qui a rouvert les portes de son commerce le printemps dernier.
Dirait-on que la clientèle de la rue Amherst est plus « Plateau » que sur Ste-Cath ?
« C’est clair que nous sommes un lien entre le Village et le Plateau. Pour les gens de là-bas qui viennent dans le Village, Amherst est une des rues qu’ils peuvent facilement descendre pour arriver », nous dit-il. « Ce qui peut aussi donner cette impression, c’est la réalité d’ici qui n’est pas du tout la même que sur Ste-Catherine. On a beaucoup moins d’itinérants par exemple », argue-il.
Il croit également que sur la rue Amherst « on fait plus de place aux commerces de proximité ». Les commerces, comme les salons de coiffure, les magasins de meubles, le marché St-Jacques — dont le gym qui y est implanté — favorisent « la venue d’une clientèle différente ». Cependant il croit que « le marché St-Jacques pourrait être encore mieux exploité. C’est un bel édifice ».
À quoi ressemble la clientèle du Lounge L’un et L’autre ?
En notant que la clientèle n’abonde pas autant que sur Ste-Catherine, l’homme d’affaires stipule que sa « clientèle est très diversifiée. La moyenne d’âge est d’environ 35-40 ans, une bonne moyenne ». «Peut-être un peu plus jeune que sur Ste-Catherine », ajoute-il.
Est-ce qu’il y a une plus grande vie de quartier sur la rue Amherst ?
« Je pense que oui. Prenons pour exemple les deux commerces en face [du L’un L’autre], le salon de tonte et toilettage et le salon de coiffure. Je suis ici depuis 1988 et c’est la première fois que je vois des commerces qui durent là longtemps », dit-il. Sur Amherst, comme les services de tonte et de coiffure, il s’agit plus commerces de proximité, axés sur une clientèle locale, alors, pour monsieur Jussaume, « c’est un bon indicatif sur la vie de quartier ».
Devrait-on fermer la rue Ste-Catherine à l’année ?
Après un silence marqué, le commerçant laisse tomber : « Je ne penserais pas. Une rue piétonne ça favorise la restauration, les bars. Mais ça ne favorise pas les marchands de vêtements ou autres. Dans le commerce de détail, il y en a beaucoup qui en arrache avec la rue piétonne ».
Certains aiment, d’autres aiment pas, mais pour vous, les boules roses ou les autres projets d’aménagement, apportent-ils une certaine harmonie visuelle dans le secteur ?
Les boules roses « c’est une très bonne initiative. Certains peuvent penser que c’est redondant, mais ce n’est pas facile de remplacer ça », dit-il. Selon lui, « il faudrait juste ajouter des fleurs et des bancs. Il n’y a pas beaucoup de place pour s’asseoir, sous prétexte que ça favorise les itinérants, au détriment d’une bonne urbanisation. C’est dommage ». Il note aussi une carence du côté horticole : « Avant les installations suspendues, il y avait plus d’horticulture. Ça devrait revenir comme au début. »
Croyez-vous que des initiatives comme sur Ste-Catherine pourraient être viables pour Amherst ?
« Si vous parlez d’une rue piétonne ici, je ne pense pas. C’est une rue bien trop passante, notamment pour les véhicules d’urgence », rappelle-t-il. Cela n’empêcherait toutefois pas « qu’il y ait des week-ends piétons ». L’idée d’une vente de trottoir ne le laisse pas froid, même si « il n’y aurait peut-être pas assez de commerces pour faire une telle vente ».
« Mais je pense que ça serait bien d’avoir le Festival des arts [NDLR : Mtl en Arts, anciennement FIMA.] sur la rue Amherst. Il semble qu’ils ont de la misère avec les commerçants pour s’installer », propose-t-il, soulignant qu’Amherst pourrait constituer une bonne alternative.
Pour ce qui est de la condition générale du Village depuis quelques années, croyez-vous que ça s’est amélioré ou détérioré ?
À brûle pourpoint, monsieur Jussaume nous a répondu : « Ça s’est détérioré. Depuis 3-4 ans, je dirais. C’est l’itinérance qui en est la cause. C’est tout un problème. Je connais des gens qui travaillent [à une pharmacie près de la place Dupuis], les itinérants dans ce coin-là, c’est épouvantable. Il y a à peu près 5 vols à l’étalage par jour ! », nous explique le commerçant qui souligne ce problème très préoccupant.
Est-ce que les clientèles ont beaucoup changé dans le Village ?
« Les clientèles se sont transformées, par rapport à internet, les nouvelles communications. Une personne qui fait son quart de travail, qui arrive chez elle à 17 heures, elle se connecte, elle fait sa popote, et elle capable de cruiser en même temps ! Pas besoin de sortir. Et c’est devenu très cher de sortir », note-il.
Est-ce que la violence et l’itinérance repoussent une clientèle qui serait désireuse de fréquenter le secteur ?
L’homme d’affaire est sans équivoque : « Oui. »
Est-ce qu’il y a plus de problèmes de cet ordre depuis quelques années ?
« Je ne l’ai pas vu directement, mais j’en ai entendu parler beaucoup. Pour l’itinérance, oui il y en a plus », pense monsieur Jussaume. Et il croit que « la violence est reliée à l’itinérance, en grosse partie ». Autre phénomène préoccupant, ce sont « les gangs de rue qui s’introduisent là-dedans. Ils profitent de l’occasion », dit-il en indiquant que la revente de drogue n’aide pas à la cause.
Est-ce que la grande concentration d’organismes d’aide dans le secteur favorise les problèmes d’itinérance et de violence ?
« Oui, c’est un facteur qui affecte. C’est un irritant, parce que sur 100 personnes, s’il y en a 10 qui dérangent, ce sont ces 10-là qu’on va regarder, les autres vont passer inaperçues », déplore-t-il.
Quels types de commerces devraient s’installer dans le secteur pour diversifier l’offre ?
« Des commerces de proximité, des petits commerces, de service par exemple. Pour, évidemment, la population locale, mais attirer des gens d’ailleurs aussi. Les commerces que je trouve qui vont bien dans le secteur, ce sont les coiffeurs ! Il y en a beaucoup, mais j’en connais pas beaucoup qui ferment », remarque Yvon Jussaume.
Est-ce que le prix des loyers est justifié par rapport à l’achalandage ?
« Si les loyers sont chers, il faut se demander qui sont les propriétaires fonciers dans le Village. C’est là le problème. Ils exagèrent », relate notre interlocuteur. Il est d’accord avec le fait qu’il y a peut-être une problématique au niveau « de l’implication des propriétaires dans le secteur ».
Croyez-vous que les loyers sont moins chers sur Amherst ?
« Oh oui, au moins 50 % moins chers », clame-t-il.
Est-ce qu’il y a une relève pour la suite du Village ?
« Il n’y a pas eu de relève. Si on prend ceux qui dirigeaient le Village à une époque, c’est comme si personne n’avait suivi. Comme si les gens n’étaient pas prêts à prendre le relais. » Quand on lui demande pourquoi ça n’a pas suivi, monsieur Jussaume admet qu’il « ne le sait pas ». Mais il nous rappelle que l’épidémie du SIDA dans les années 80 et 90 a décimé une bonne partie de la communauté. « Ça n’a pas aidé, c’est certain », a-t-il dit.
Quand on parle des jeunes — à qui on reproche souvent de ne pas se sentir concernés par le Village — et qui pourraient incarner une relève, Yvon Jussaume dit qu’ils sont « complètement différents de nous autres. Des fois on pense qu’ils sont insouciants, certains les trouvent ainsi, mais on était probablement aussi insouciant à leur âge ! Je pense que c’est normal qu’une génération plus âgée pense ça des jeunes. On se le faisait dire par nos parents, mais on est rendu que c’est à nous de le dire ! C’est une chose normale de la vie ! »
Est-ce vous pensez que la Ville de Montréal s’implique bien dans le développement du Village ?
« Je pense que oui. Elle a l’air de bien collaborer avec la SDC [NDLR : Société de développement commercial du Village]. Mais je pense que ce serait une question à poser à cette dernière. Pour la piétonisation, c’est la SDC qui a poussé [auprès de la Ville]. Et maintenant, on voit ça un peu partout [à Montréal] », lance-t-il.
Quelles mesures seraient susceptibles de garder le Village en santé ?
« Je ne pourrais même pas te répondre là-dessus », dit-il, de but en blanc. Il y a cependant des avenues : « Il faudrait organiser 2-3 activités annuellement. La St-Valentin devrait être plus valorisée, de même que la fête d’Halloween. Commençons par des événements qui existent, et exploitons-les. Mais ça doit toujours être concerté par les commerçants. On pourrait commencer par décorer les vitrines, ça apporterait de l’intérêt ! La SDC pourrait décerner un prix, par un comité indépendant. On pourrait même organiser un carnaval en hiver… Je ne sais pas si c’est faisable, c’est beaucoup de travail, mais c’est une idée », conclut monsieur Yvon Jussaume.
Propos recueillis par Simon DuPlessis et Sylvain Bazinet.
[Le Lounge L’un L’autre sur la Route Rose.]
Index des articles sur l’« État du Village 2015 ».
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