Espace Go : Le désir à nu

La saison 2015‐2016 marque les 35 ans de Ginette Noiseux à la direction d’Espace Go. Sa plus grande fierté est que ce lieu théâtral soit devenu au fil du temps une maison habitée par des artistes qui en font un véritable centre de création. Depuis ses débuts, Ginette Noiseux souhaite voir sur la scène de nouveaux modèles d’héroïnes : émancipées, subversives, audacieuses, irrévérencieuses, désobéissantes, libres.

Les femmes à l’affiche des trois spectacles cette saison sont réunies sous le thème du désir à nu, le désir étant la source intarissable à la base d’innombrables histoires. Chacune a son territoire à découvrir, à conquérir ou à réclamer. Pour y parvenir, la première devra oser s’aventurer seule le soir, la seconde, attiser les passions et la troisième, se déchaîner.

Dès septembre, Monia Chokri apparaît en « Petit Chaperon rouge » des temps modernes qui laisse ses désirs créer sa vie, prête à défier divers interdits sexuels dans PeepShow, spectacle réinventé par sa créatrice d’origine, l’inclassable Marie Brassard. La pièce est inspirée de gens étonnants que l’auteure a rencontrés dans sa jeunesse aventurière. Monia Chokri prête sa voix à Beautiful, personnage principal que nous suivrons de l’enfance à l’âge adulte, et à la panoplie de personnages lubriques qui la révéleront à elle‐même.

En janvier 2016, Céline Bonnier reprend pour notre plus grand bonheur le rôle de Blanche DuBois, gloire déchue en quête de romantisme qui débarque chez sa sœur et son mari dans Un Tramway nommé Désir de Tennessee Williams. Ce spectacle, dirigé par l’unique Serge Denoncourt, a déclenché les passions du public et de la critique la saison dernière. Les comédiens Dany Boudreault, Magalie Lépine‐Blondeau et Jean‐Moïse Martin reprennent leurs rôles respectifs, tandis que Patrick Hivon se joint à la troupe pour défendre le rôle de Stanley Kowalski.

En avril 2016, une femme prête sa voix et son souffle à de grandes figures féminines de la mythologie qui crient leur peine d’amour aux hommes qui les ont abandonnées. Les lettres d’amour, écrites par le poète romain de l’Antiquité Ovide, sont entrecoupées de celles, contemporaines, de notre artiste en résidence Evelyne de la Chenelière. Dans ce projet de coproduction internationale, David Bobée, metteur en scène de renom et directeur du Centre Dramatique National de Haute‐Normandie – lieu aujourd’hui associé à L’Espace Go – crée une véritable tempête à l’intérieur du théâtre et dirige une grande figure du cinéma français, Béatrice Dalle. L’artiste circassien Anthony Weiss et le groupe montréalais électro‐folk Dear Criminals partagent la scène avec elle. Pour sa deuxième saison à titre d’artiste en résidence, Evelyne de la Chenelière poursuit l’écriture de son mur dans le Café‐bar d’Espace Go avant d’en livrer le contenu plus tard en saison. De plus, elle laissera une nouvelle trace sur la façade du théâtre.  

La saison 2015‐2016 est également composée de six autres aventures théâtrales décapantes. Le Théâtre PÀP, compagnie en résidence, présenteront trois spectacles d’auteurs québécois. Five Kings – L’Histoire de notre chute, drame d’Olivier Keimed inspiré de l’œuvre de Shakespeare et mis en scène par Frédéric Dubois, réunit cinq grands rois shakespeariens aux prises avec leur obsession du pouvoir. Saint-André-de-L’Épouvante, premier texte dramatique de Samuel Archibald dans une mise en scène de Patrice Dubois, voit les habitants d’une petite ville rouvrir les plaies d’un drame du passé. Révolution à Laval, comédie de Guillaume Lagarde mise en scène par Sébastien Dodge, expose un maire sournois et sa femme qui ourdissent un complot pour prendre le pouvoir dans la ville voisine.   

La compagnie Orange Noyée, nouvellement en résidence, poursuit un cycle de création amorcé la saison dernière avec les gars d’Ils étaient quatre en donnant cette fois la voix aux filles qui, à leur tour, se préparent à un party qui s’annonce chaud dans Cinq à sept. Fanny Britt signe le texte de ce deuxième volet mis en scène par Mani Soleymanlou.

Le Théâtre de l’Opsis entame un nouveau cycle de création et se tourne vers la Scandinavie avec Bientôt viendra le temps, une comédie grinçante de Line Knutzon mise en scène par Luce Pelletier, dans laquelle deux couples quadragénaires égocentriques sont en crise. Finalement, le Théâtre Incliné présente La Morsure de l’ange, un texte poétique du québécois Daniel Danis mis en scène par José Babin et Alain Lavallée, où ombres, marionnette et vidéo accompagnent un homme qui règle ses comptes avec son vieux cowboy de père.

Espace Go
Saison 2015-2016

Go-15-16