Bonne nouvelle pour les amateurs de chanson francophone de toutes les époques, de musique du monde et de jazz. Notre ami et collaborateur François Martel annonce qu’à compter du dimanche 5 juin et pour toute la saison estivale, l’émission Vinyle en mille morceaux sera prolongée d’une heure chaque dimanche matin à l’antenne de CIBL 101,5.
François Martel fera tourner à Vinyle en mille morceaux des chansons de tous les styles allant de Plume à Juliette Gréco en passant par Yann Perreau ou La Grande Sophie, sans oublier Jean Leloup, Nougaro, Yves Desrosiers et tant d’autres…
Du nouveau pendant la saison estivale : des incursions dans le jazz et les musiques métissées.
À ne pas manquer Vinyle en mille morceaux à l’antenne de CIBL 101, 5 le dimanche matin de 10 h à midi.
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Le flamenco est l’expression d’un peuple gai mais aussi fataliste. Les thèmes de l’amour, de la trahison et de la mort sont décrits avec force et sont parfois suivis par un air qui reflète une joie exubérante.
Le spectacle auquel j’ai assisté hier soir nous a fait vivre tous ces états d’âme. Le chanteur réputé Fernando Gallego « El Bancalero » ainsi appelé en hommage à sa grand’mère nous a touchés. Il était accompagné par la guitariste de talent Caroline Planté et au cajon par l’excellent percussionniste Miguel Medina. La danseuse Rosanne Dion nous a fait vibrer par la violence et la passion de son interprétation. Soirée chaude et émouvante! Public très enthousiaste!
Le Festival flamenco de Montréal fêtera ses cinq ans du 10 au 17 septembre 2016 et Mme Kristin Molnar nous a annoncé que le Cabaret Flamenco ouvrirait de nouveau ses portes.
Soyez à l’affut! OLE!
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Carl Fredrik Reuterswärd (1934-2016)
Le sculpteur et poète suédois Carl Fredrik Reuterswärd est décédé à l’âge de 81 ans. On lui doit, entre autres, la sculpture du revolver au canon noué exposée devant le siège des Nations unies à New York, réalisée à la mémoire de son ami John Lennon qui a été abattu le 8 décembre 1980.
Maurice Sinet, alias Siné (1928-2016)
Mourir ? Plutôt crever ! telle est l’épitaphe que le dessinateur a fait inscrire sur sa pierre tombale. Maurice Sinet, alias Siné, avait travaillé pour Charlie Hebdo pendant 27 ans, puis avait fondé Siné Hebdo et Siné Mensuel. Il est décédé à l’âge de 87 ans des suites d’une opération.
Isao Tomita (1932-2016)
Ce musicien japonais a connu une renommée mondiale en reprenant avec des instruments électroniques des œuvres classiques dont celles de Debussy et de Stravinski.
Julie Hamelin (1973-2016)
La Québécoise Julie Hamelin, conceptrice de spectacles de cirque et cofondatrice du Cirque Éloize et de la Compagnia Finzi Pasca, est décédée en Suisse à l’âge de 43 ans.
Benoîte Groult (1920-2016)
L’écrivaine française est morte dans son sommeil le 20 juin 2016 à l’âge de 96 ans. Elle était l’auteure de plusieurs livres marquants, dont Le féminin pluriel (1965) et Le féminisme au masculin (1977).
Pierre Lalonde (1941-2016)
L’animateur et chanteur québécois est décédé le 22 juin à l’âge de 75 ans. Un de ses plus grands succès : C’est le temps des vacances.
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Le festival MUTEK vient de dévoiler la programmation de sa 17e édition à Montréal. Du 1er au 5 juin, plus d’une centaine d’artistes d’une vingtaine de pays s’illustreront au Musée d’art contemporain de Montréal (MAC), épicentre du festival, au Métropolis, à la salle Pierre-Mercure du centre Pierre-Péladeau et en extérieur. Riche en nouveautés et en exclusivités, la programmation de MUTEK 2016 propose 33 premières canadiennes, nord-américaines et mondiales. Pendant une semaine, Montréal et son printemps numérique vibreront donc au rythme de MUTEK, pris d’assaut par des artistes inspirés et innovateurs qui redéfinissent la création d’aujourd’hui et de demain.
MUTEK est un organisme sans but lucratif, dédié à la diffusion et au développement des formes émergentes de la création numérique sonore, musicale, visuelle. Son mandat : offrir aux artistes les plus originaux et visionnaires du domaine, un tremplin visant à les faire connaître et les propulser le plus loin possible dans leur concept de création, et ce, dans une dynamique d’initiation, de sensibilisation et de développement de nouveaux publics.
Festival MUTEK
du 1er au 5 juin 2016
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Une époque pas si lointaine (celle de ma jeunesse !) mais méconnue faute d’archives : le milieu underground montréalais de la fin 1970 et début 1980. Avec le documentaire Montréal New Wave, le réalisateur Érik Cimon comble une importante lacune de notre histoire culturelle récente.
À travers des documents retrouvés et les souvenirs de différents acteurs de l’époque, tant anglophones que francophones, on peut sentir l’énergie et l’autodérision qui caractérisent cette génération désenchantée qui a vu les rêves de la génération précédente lamentablement échouer.
À l’intention des plus jeunes, les trente glorieuses, période de prospérité presque continue, se termine vers le milieu des années 1970. En 1982 une crise économique frappe le monde de plein fouet. Montréal est particulièrement touché et va prendre des années à s’en remettre. Cette époque est aussi celle du nationalisme québécois qui atteint des sommets avec l’élection du Parti Québécois en 1976 et qui sera sérieusement ébranlé par l’échec du référendum de 1980.
Érik Cimon généralise un peu trop en affirmant qu’en dehors du New Wave, la scène musicale québécoise était dominée par un retour du folklore. Ce serait faire fi des Plume Latraverse, des Offenbach et autres groupes qui brassaient un rock solide. Dans un autre ordre d’idée, il passe outre aussi l’apparition du sida qui va sérieusement ébranler le milieu underground et qui, à mon avis, ne peut être évacué d’un portrait de l’époque.
Je vois deux tendances qui se dessinent dans le documentaire : le New Wave sale, underground, plus proche du Punk et le New Wave pop avec des groupes tels Men Without Hats qui a connu un grand succès international. Toutefois, je ne comprends pas ce que font la comédie musicale Pied de Poule, la chanteuse Belgazou ou le groupe French B (d’accord, Jean-Robert Bisaillon a fait partie du groupeRed Shift, mais encore) dans ce documentaire.
Malgré ces réserves, on ne peut que saluer ce documentaire qui fait revivre une époque tellement féconde du point de vue créativité.
Notice biographique
Érik Cimon a remporté le Prix Gémeaux pour la meilleure réalisation d’une série documentaire avec Les Citadins du Rebut Global en 2006. Son moyen métrage consacré à la scène punk montréalaise, Mtl Punk : la première vague, sorti en 2011, a connu un beau succès public et critique. Montréal New Wave est son premier long métrage documentaire.
Montréal New Wave
Réalisé par Érik Cimon
En salles dès le 29 avril 2016
[Image : Extrait de la bande-annonce du film.]
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Le Festival en chanson de Petite-Vallée dévoilait dernièrement la programmation de sa 34e édition. L’événement, qui se déroulera du 30 juin au 9 juillet, présentera une trentaine de spectacles et prévoit accueillir plus de 15 000 amoureux de la chanson francophone.
Lors de la conférence de presse, Alan Côté, directeur général et artistique, présentait la nouvelle programmation : « Une suite de journées thématiques se dégage de la programmation du 34e Festival en chanson. Journée des grandes gueules avec Émile Bilodeau, Plume et Mononc’ Serge; journée trad avec Les Poules à Colin, Yves Lambert qui présente son spectacle Lambert dans ses bottines en compagnie de Socalled; journée des premières nations avec l’ami Florent Vollant et le reggaeman Innu Shauit; journée de la francophonie canadienne avec l’acadien Denis Richard et les franco-ontariens de Pandaléon; journée pop/hip-hop avec Philémon Cimon, Ariane Moffatt et Koriass; journée aux accents folk-country avec Tire le Coyote et un grand Open Country de Mountain Daisies qui mettra en vedette Isabelle Boulay, Marc Hervieux, Bruno Pelletier, Jean-François Brault et Marie-Ève janvier. (…) Il y aura trois spectacles autour des passeurs. Lors de la première fin de semaine, il ne faudra pas manquer le spectacle des Trois Accords. La Petite École de la chanson rassemblera quelque 400 enfants qui chanteront le répertoire des passeurs et finalement, l’hommage aux Trois Accords réunira des artistes québécois et gaspésiens qui fêteront le répertoire des artistes-passeurs. »
Les artistes de la sélection officielle seront dévoilés en mai.
Le Festival en chanson de Petite-Vallée
Du 30 juin au 9 juillet 2016
Billets en vente dès le 26 avril
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Rita Lafontaine (1939-2016)
Le 4 avril, la comédienne Rita Lafontaine est décédée à l’Hôtel-Dieu de Montréal à l’âge de 76 ans. On l’a connait, entre autres, pour son jeu dans les pièces de Michel Tremblay.
Marcel Dubé (1930-2016)
Un des plus importants dramaturges du Québec, Marcel Dubé est décédé de 7 avril à l’âge de 86 ans.
Prince (1958-2016)
Une autre légende disparaît. Prince Rogers Nelson, mieux connu sous le nom de Prince est décédé le 21 avril à l’âge de 57 ans dans des circonstances encore mystérieuses.
Papa Wemba (1949-2016)
Surnommé le pape de la rumba, le chanteur congolais est décédé ce 24 avril à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Il s’est écroulé en plein concert sur la scène du festival Femua.
Martin Gray (1922-2016)
Ce 25 avril, ce survivant du Ghetto de Varsovie et auteur de : Au nom de tous les miens, est décédé à l’âge de 94 ans.
Madeleine Sherwood (1922-2016)
La mère supérieure (d’origine montréalaise) de la Sœur volante n’est plus.
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L’Agora de la danse propose une incursion en terre de créations qui dope les imaginaires : un portait sans complaisance de la diversité des pratiques, un mélange d’exigence, de grâce et de virtuosité qui permet à la danse de s’ancrer durablement dans la tête, le corps et le cœur des gens.
605
Vital Few
Du 20 au 22 avril 2016
La difficulté réside toujours dans la complexité à créer un groupe uni, solide, agissant dans un même but. Mettre l’individualité au service d’une communauté reste un défi. Vital Few s’intéresse à cette problématique, celle d’exister ensemble, en connectant les voix de chacun des six interprètes, en intégrant leur authenticité, en acceptant les réussites comme les défaites, en prenant en compte toutes les variables, dont l’endurance, la fatigue ou encore l’imprévisible. C’est la mécanique obligatoire de tous les corps dont le cœur est instable. 605 évoque le désir organique d’appartenir à quelque chose de plus grand que soi. Cette quête multiplie les pistes d’exploration : un langage se construit à partir du vocabulaire de chaque individu ; une sculpture, mouvante, émerge d’un amalgame de danses contemporaines et urbaines. Une chorégraphie dynamique et ludique présentée avec une maîtrise technique exemplaire.
Andrée Martin
Abécédaire du corps dansant
A-Action, B-Blessures, M-Muscles
Du 3 au 5 mai 2016
Trois lettres, trois concepts, trois œuvres qui se questionnent, se complètent et se répondent. Trois propositions scéniques différentes, comme autant de points de vue et de lectures artistiques et sensitives sur le corps. Ici, A-Action, B-Blessures, M-Muscles. De l’action comme moteur premier et pluriel du danseur, à l’inévitable blessure qui travaille et module tout son quotidien, en passant par sa capacité de résilience et son incroyable et miraculeux travail musculaire, le spectacle Abécédaire invite littéralement à plonger au cœur de l’univers intime du danseur. Andrée Martin met en lumière la cohabitation souvent manichéenne de l’interprète avec son corps. Ouverte, plurielle, cette relation se constitue à travers un jeu de traditions et de réactions à ces mêmes traditions, de circulations, plus ou moins libres ou contrôlées, et de simultanéités.
Sophie Corriveau
Nous (ne) sommes (pas) tous des danseurs
Du 6 au 8 mai 2016
Au terme de deux années à titre d’interprète en résidence à l’Agora de la danse, Sophie Corriveau s’associe avec Katya Montaignac pour livrer une proposition artistique originale, en donnant voix et corps à différents danseurs. Elles partagent avec vous une série de témoignages, marqués par les vécus et les réflexions de chacun. C’est aussi l’occasion de souligner les fondements et les rouages du métier de danseur, ainsi que les mythes qui l’accompagnent. Cette discussion s’adresse à une communauté multigénérationnelle d’interprètes en danse. Elle ouvre un champ d’expériences inédites en proposant une façon d’être ensemble dans un espace de jeu auquel chacun prend part. Une “table ronde dansée”, présentée conjointement avec Danse-Cité dans le cadre du volet “Traces-Interprètes”.
UQÀM
Spectacle chorégraphique dirigé / Dominique Porte La pièce sans titre (titre provisoire)
Du 6 au 9 avril 2016
Pour la production printanière du Spectacle chorégraphique dirigé, œuvre de création, le Département de danse de l’UQÀM a invité la chorégraphe Dominique Porte, une artiste reconnue pour son style singulier et audacieux. Pour la chorégraphe, le titre d’une œuvre a toujours été révélateur de son essence. C’est l’une des clefs importantes qui oriente son regard et son imaginaire. La pièce sans titre (titre provisoire) présente une création en perpétuelle mutation. Les séquences au rythme discontinu y dévoilent une pièce en quête de son identité dans laquelle les interprètes se révèlent en rentrant dans leur propre peau ou dans celle de quelqu’un d’autre.
UQÀM
Le Spectacle chorégraphique libre
Du 13 au 16 avril 2016
Le Spectacle chorégraphique libre parachève les années de formation des finissants chorégraphes et interprètes du Département de danse de l’UQÀM. Cette production annuelle permet aux étudiants de mener à terme leur projet chorégraphique à travers lequel ils nous livrent la vivacité et la fougue de leur génération. Une soirée haute en couleurs proposant une danse en devenir à l’image de la personnalité de ces jeunes interprètes et créateurs.
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En dehors du milieu culturel, plusieurs personnalités québécoises sont disparues en mars. Songeons à Claire Kirkland-Casgrain, Jean Lapierre, Bernard Lamarre. Dans le monde culturel d’ici et d’ailleurs, soulignons quelques figures marquantes qui nous ont quittés.
Claude LeBouthillier (1946-2016)
Claude LeBouthillier, auteur de plusieurs romans, a succombé à un cancer le 2 mars à l’âge de 69 ans. Il avait remporté le prix France-Acadie en 1990 pour Le feu du mauvais temps et le prix Eloizes, en 1999, pour Le borgo de l’écumeuse. Selon le critique David Lonergan. « C’est une oeuvre qui est extrêmement ample et qui a l’avantage de couvrir l’ensemble des périodes de ce qu’on pourrait appeler la modernité littéraire en Acadie. »
Tony Dyson (1947-2016)
Le 4 mars, la police retrouvait le corps de Tony Dyson, créateur du R2-D2, le célèbre robot de la saga Star Wars en 1977, dans sa villa sur l’île maltaise de Gozo. Il était âgé de 68 ans.
Jeanine C. Beaubien (1919-2016)
Jeanine C. Beaubien, fondatrice et directrice du Théâtre La Poudrière, est décédée jeudi le 3 mars à Montréal à l’âge 96 ans. Membre des Compagnons de Saint-Laurent, la comédienne fonde en 1957 La Poudrière qu’elle dirige jusqu’en 1982.
Pat Conroy (1945-2016)
Le romancier américain Pat Conroy, auteur notamment du Prince des Marées, est mort vendredi 4 mars à l’âge de 70 ans à son domicile de Beaufort, en Caroline du Sud. Conroy, dont l’oeuvre à succès était largement inspirée d’une enfance meurtrie dans le sud des États-Unis, avait lui-même annoncé mi-février souffrir d’un cancer du pancréas.
George Martin (1926-2016)
Le 8 mars décédait le réalisateur et arrangeur de musique George Martin à l’âge de 90 ans. L’homme qui a fait connaître au monde les Beatles, a réalisé plus de 700 albums et 30 singles de nombreux artistes dont Céline Dion.
Keith Emerson (1944-2016)
Le 10 mars, le claviériste membre du fameux groupe de années 1970, Emerson, Lake & Palmer est décédé à l’âge de 71 ans.
Ken Adam (1921-2016)
Le même jour le chef décorateur Ken Adam (James Bond, Stanley Kubrick) disparaissait à l’âge de 95 ans.
Roger Tabra (1949-2016)
Auteur-compositeur-interprète québécois, Roger Tabra est décédé ce 11 mars en France à l’âge de 65 ans. Il a écrit plus de 400 chansons interprétées par de nombreux chanteurs, dont Ginette Reno, Éric Lapointe, Johnny Hallyday.
Phife Dawg (1970-2016)
Phife Dawg, Malik Isaac Taylor de son vrai nom, est décédé ce 22 mars à l’âge de 45 ans de complications liées au diabète. Il fut l’un des membres fondateurs du célèbre groupe de rap A Tribe Called Quest.
Jim Harrison (1937-2016)
L’écrivain américain, auteur de Légendes d’automne, est décédé le 26 mars à l’âge de 78 ans.
Jean Bissonnette (1934-2016)
Jean Bissonnette, un des grands réalisateurs de la télévision québécoise, est mort ce mardi 29 mars à l’âge de 82 ans. On lui doit, entre autres, Pépinot et Capucine, Moi et l’autre, La Petite vie.
Gianmaria Testa (1958-2016)
Le 30 mars, le chanteur italien Gianmaria Testa est mort d’un cancer à l’âge de 57 ans. Il a connu un succès important en France.
Imre Kertesz (1929-2016)
Le 31 mars, l’écrivain hongrois et prix Nobel de littérature est décédé à l’âge de 86 ans. Un des derniers survivants d’Auschwitz, son œuvre rappelle cette expérience des camps de concentration nazis.
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Elle n’avait que 15 ans et déjà elle défendait ses chansons composées à la guitare dans un bar de son quartier. Son nom de scène : GiedRé. Au départ, elle privilégie l’autoproduction et refuse les offres de l’industrie musicale. Ainsi, en 2011, elle ne grave que 2000 copies de « Mon premier disque », et en trois mois, elle en aura écoulé toutes les copies. Entretemps, elle monte sur scène dans différents festivals et en janvier 2013, elle enregistre le premier disque qui la fera vraiment connaître : « Mon premier disque vendu dans les vrais magasins ». Elle multiplie ensuite les tournées dans des petites salles où l’on remarque vite l’originalité de son écriture teintée d’un humour noir très particulier. Plutôt prolifique, elle enchaînera avec « Mon premier album avec d’autres instruments que la guitare » et « Ma première compil’ (CD et vinyle) en 2014, puis tout récemment, « Lalala » où l’inspiration éclate sans retenue.
Cette jeune auteure-compositrice-interprète française d’origine lituanienne se démarque de tous les faiseurs de chansons de la scène musicale actuelle. Il n’y a qu’à écouter les paroles de son plus récent disque « Lalala » pour s’en convaincre. D’une voix toute douce, se rapprochant des voix de nymphette qui me laissent en général indifférent, elle égratigne la pensée puritaine et « politiquement correcte » sans ménagement.
Dans la toute première chanson de « Lalala » quand elle s’adresse à sa grand-mère confuse de 102 ans et lui dit : « Il serait temps que tu meures, grand-mère… » on éprouve un certain malaise; mais si on s’y attarde un peu, on admet qu’on a peut-être secrètement eu cette pensée soi-même devant la décrépitude intellectuelle de certains de nos aînés que l’on aime pourtant. GiedRé dit des choses qu’il ne faut pas dire, que la plupart des gens n’aiment pas entendre… surtout quand leur attitude est remise en question.
Dans « Le roi des animaux », sur une musique enfantine, elle chante « fièrement » que parmi tous les animaux de la planète, les hommes sont les plus forts, qu’aucune bête ne peut rivaliser avec l’homme qui tue comme il veut : lions, loups, agneaux, hommes, femmes, vieux, enfants… L’homme qui peut vider des océans et brûler tous les champs est sans contredit le plus fort. L’innocence dans la voix de GiedRé fait ressortir par contraste la dureté des réalités qu’elle évoque.
Dans la chanson « Pas des hommes », elle rappelle crûment que pour la majorité d’entre nous, nous qui « sentons bon », les clochards ne sont pas des hommes. En s’adressant à ces derniers qu’elle appelle les clodos, elle chante : « T’as beau sans cesse essayer de te mettre en travers de notre route, on pourra toujours te contourner, t’enjamber… C’est pas qu’on ne te voit pas, c’est juste qu’on fait semblant. Et même si on ne te regarde pas, t’inquiète, on te sent. » Étrangement, en écoutant chanter GiedRé, on a l’impression d’écouter de jolies comptines dans les premières mesures de chaque pièce, et plus les couplets progressent, plus la plume de l’auteure se fait surprenante et acérée. J’aime particulièrement les mots et le ton de sa chanson « Le gros enculé » où GiedRé ne se gêne pas pour affirmer qu’en chacun de nous se cache un gros enculé qui se fout de tout ce qui va mal sur la planète tant qu’il peut boire son coca et se payer un nouveau modèle de high phone. « Il s’en bat les couilles du bilan carbone, il veut du raisin au mois de mars… » Le gros enculé qui se cache en chacun de nous a une seule ennemie, la conscience qui lui gâte un peu la fête; mais quand ils se battent parfois, le gros enculé est vraiment trop fort, il a le dernier mot.
Ce que j’aime avant tout chez cette jeune auteure-compositrice, c’est qu’il n’y a rien de gratuit dans ses textes. Pour décrire notre monde et ses contradictions, elle emploie le ton d’une apparente légèreté qui exprime pourtant une réflexion profonde sur la nature humaine. Elle s’est peut-être vouée à nous retirer les lunettes roses que l’on porte trop souvent pour justifier notre indifférence. Et quand elle aborde la délicate question de l’existence de Dieu, elle n’adoucit pas sa plume pour nous chanter ses convictions : « Si Dieu vous aimait, je crois que ça se saurait. Il ne vous aurait pas fait si bêtes, il ne vous aurait jamais fait ces têtes. Si c’était votre bien que Dieu voulait, on l’aurait remarqué. Il ne vous aurait pas donné des vies toutes pourries, des jobs de merde, des enfants cons et des cancers à la vessie. (…) Au mieux Dieu n’existe pas, au pire, c’est un gros connard… »
Une chose est sûre, GiedRé veut ébranler l’indifférence et l’aveuglement volontaire qui de tous temps se sont faits complices des injustices les plus révoltantes. Ses chansons s’écoutent avec un demi-sourire et malgré la gravité des propos, la lourdeur n’est pas au rendez-vous. Oreilles puritaines s’abstenir…
François Martel
animateur Vinyle en 1000 morceaux
CIBL 101,5