Henri Henri m’a permis de sourire. Je ne fais aucunement abstraction de tout le reste : les décors et leurs infimes détails, les costumes magnifiques ou encore les subtilités du scénario. Mais, ce film m’a fait sourire avant tout autre chose.
L’histoire principale se déroule dans les années 60. Henri Henri, jeune orphelin qui se retrouve délogé de l’orphelinat où il a passé toute sa vie, doit devenir un adulte et affronter le monde. Complètement déboussolé, il se retrouve en ville où une suite d’évènements lui permet de trouver travail, logement, amis et surtout amour. Le film se présente donc comme une quête du bonheur sans flafla, le simple désir d’être heureux et de tirer le meilleur de chaque situation. Et ce, avec toutes les subtilités dont est capable le réalisateur, Martin Talbot.
Dans un univers fantaisiste et lumineux, Henri Henri se présente et s’assume comme conte urbain. C’est exactement pour cette raison qu’il sera apprécié de tous, petits et grands. Les films de ce genre, on en voit peu au Québec. C’est toujours rafraichissant de tomber dans un univers nouveau et sans complexe.
Henri Henri, ce n’est certainement pas une histoire fantastique. Pourtant, on reste à la limite du réel. Le spectateur semble être à cheval sur la ligne de la logique tout au long de l’évolution de l’histoire. Hésitant entre se laisser avoir par l’absurde du récit ou bien réfléchir de manière cohérente et perdre l’essence du film, le choix est plutôt simple.
J’ai assurément été charmée par le travail de Talbot et la minutie de son œuvre. Les détails de l’histoire, les habitudes de chacun des personnages et les éléments du décor sont pour moi de vrais bijoux. C’est tout le travail qui se cache derrière l’image qui nous permet de nous attacher à chacun des héros ou des antagonistes; d’apprécier les rebondissements; de remarquer le jeu subtil et délicat des acteurs; ou encore de se laisser emporter par la douceur des émotions véhiculées. La manière de filmer est aussi surprenante et certainement inspirée du cinéma français (on peut penser au fabuleux destin d’Amélie Poulain) ou encore de l’univers de Wes Anderson, tout ceci avec une touche de Martin Talbot, une touche « québécoise ».
Cette méticulosité m’a charmée, peut-être davantage que le récit lui-même. Il faut tout de même dire que le parcours d’Henri reste amusant, plein de rebondissements et plein de lumière. Une réussite pour ce premier long métrage.
HENRI HENRI, en salle présentement