Les artistes nous parlent du RAAV
Le RAAV (Regroupement des Artistes en Arts Visuels) fût fondé en 1989 afin de rassembler les associations d’artistes. Chemin faisant, il est devenu un regroupement d’individus artistes. Le RAAV est sensé conseiller et aiguiller les artistes sur le marché et leur fournir de l’information. Beaucoup de nos répondants, étant essentiellement des artistes underground, ne se sentent pas concernés par l’organisme.
Si certains ignorent ce regroupement ou ne [sont] pas intéressés par les regroupements, d’autres pensent que les représentants comme le RAAV ou la SODEC ne sont pas à la hauteur pour nous représenter. Ceux qui ne sont pas dans le circuit des universités, des centres d’art autogérés ou dans de grandes associations d’artistes, ont le sentiment que l’organisme ne s’intéresse pas à leur cause.
Il est très difficile d’accéder au regroupement. Il semble que c’est très fermé, nous dit une répondante en région. Une autre déplore : « Exigence d’y entrer : formulaires qui n’en finissent plus ! » Un répondant dit : « Le RAAV a une certaine utilité, un mandat honorable, j’en conviens. Mais il y a trop de petites choses qui m’agacent pour que j’en sois membre. »
D’autres personnes ont, quant-à-elles, été membres du RAAV, mais ne le sont plus, comme en témoignent ces réponses. J’étais membre du RAAV, mais je ne le suis plus faute de moyens ; j’ai été membre quelques années, plus maintenant. Je ne me sentais pas concernée par les services qu’on nous proposait, bien que ceux-ci puissent être utiles pour certains.
Quant à la vente, un créneau important pour les artistes underground, il semble que l’organisme n’aide pas beaucoup : « Je crois que c’est un organisme qui a sa place et qui aide à élaborer des normes dans le domaine. Je respecte la mission, mais être membre ne m’apporte rien au niveau de la vente », conclue une artiste.
L’artiste Yvon Goulet, membre-fondateur du RAAV, nous rappelle ceci : « Le RAAV représente tous les artistes, qu’ils soient membre ou non. Le RAAV devrait être un organisme qui représente tous les artistes en arts visuels au Québec. Malheureusement maintenant, c’est devenu l’union des professeurs d’art du Québec, aucun rapport avec la réalité d’un artiste en arts visuels. » ■
[Photo : Œuvre de © Dominique Desbiens & Elise Lafontaine.]