Lettre ouverte des forums jeunesse régionaux du Québec
Peu de gens s’en souviennent : la plupart d’entre nous sont nés à une époque où l’homosexualité était considérée comme une maladie. Ce n’est que le 17 mai 1990 que l’Organisation mondiale de la Santé retirait l’homosexualité de la liste des maladies mentales. Le 17 mai marque maintenant chaque année la Journée internationale contre l’homophobie.
On pourrait penser que 24 ans plus tard, le problème est réglé. Pourtant, lorsque le gouvernement du Québec a lancé sa campagne de sensibilisation contre l’homophobie l’année dernière, nous avons été surpris par les réactions d’intolérance qui ont suivi. Des gens se sont dits mal à l’aise avec le fait que des enfants puissent être exposés à ces publicités «choquantes», où l’on voyait, par exemple, un homme donner un baiser à son amoureux à la sortie d’un avion. D’abord, ces réactions nous ont indiqué que ces campagnes sont encore nécessaires, bien qu’insuffisantes à elles seules. Ces réactions homophobes nous ont aussi et surtout mobilisés. Nous affirmons que la lutte contre l’homophobie ne doit pas reposer uniquement sur les épaules du gouvernement, des intervenants ou des groupes de défense LGBT.
Cette lutte doit être partagée et reprise par les citoyens, en particulier par les jeunes. Il faut refuser et dénoncer les manifestations homophobes dans nos milieux, pas seulement le 17 mai, mais tous les jours de l’année. À une époque où le taux de suicide est encore trop élevé chez les jeunes hommes homosexuels, il faut dénoncer les cas d’intimidation, mais aussi certaines manifestations qui, bien que plus subtiles, sont tout aussi inacceptables. En effet, même de simples blagues en apparence anodines peuvent rendre difficile pour plusieurs jeunes d’affirmer leur homosexualité. Ce n’est pas normal que de dire à quelqu’un qu’il est gai soit une insulte dans une cour d’école. Nos écoles, établissements publics et familles doivent demeurer des lieux de sécurité où l’on soit libre d’aimer une autre personne de même sexe sans être ridiculisé, humilié ou discriminé.
Chacun de nos forums jeunesse régionaux a pris une résolution visant à appuyer les initiatives de lutte à l’homophobie. Nous commençons en soulignant la Journée internationale contre l’homophobie ce samedi 17 mai et en invitant les citoyens et citoyennes de partout au Québec à en faire autant. Nous nous engageons à être des acteurs de changement contre l’homophobie dans nos régions respectives et à dire haut et fort que la diversité enrichit nos collectivités.
Signatures :
Élise-Ariane Cabirol, présidente de la Table de concertation des forums jeunesse régionaux du Québec
Félix Joyal-Lacerte, vice-président de la TCFJRQ
Alexandre Blanchette, président du Forum jeunesse Estrie
Michelle Briand, présidente de la Table jeunesse Outaouais
Benoît Collette, président de la Commission jeunesse Bas-St-Laurent
Yannick-Carl Demers, président du Forum jeunesse Laval
Marie-Hélène Duval, présidente du Mouvement jeunesse Baie-James
Jasmin Felx, président du Forum jeunesse Vallée-du-Haut-St-Laurent
Stéphanie Fortin, présidente du Forum jeunesse Mauricie
James-Alexander Keays, président de la Commission jeunesse Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine
Dominique Masse, présidente du Forum jeunesse Lanaudière
Anne-Marie Nadeau, présidente du Forum jeunesse Abitibi-Témiscamingue
Maxime Plamondon, président du Forum jeunesse de la région de la Capitale-Nationale
David Pilon, président du Forum jeunesse Montérégie Est
Santiago Risso, président du Forum jeunesse de l’île-de-Montréal
Cynthia Ruest, présidente du Regroupement action jeunesse 02
Francis Turcotte, président du Forum jeunesse Côte-Nord
Frédérick Vallières, président du Forum jeunesse régional Chaudière-Appalaches
Marie-Pier Vincent, présidente du Forum jeunesse Centre-du-Québec
À propos des forums jeunesse régionaux
Les forums jeunesse régionaux ont comme mission de faire des jeunes de réels acteurs du développement de toutes les régions. Ils sont soutenus par le gouvernement du Québec dans le cadre de la Stratégie d’action jeunesse 2009-2014.