Le gala populaire de Radio-Canada pour célébrer la semaine de la Francophonie
Le 20 mars dans l’atrium de CBC a eu lieu le gala de lancement de la semaine de la Francophonie à Toronto, ou plutôt devrait-je dire le mois de la Francophonie. En effet, la communauté franco-torontoise organise un nombre impressionnant d’événements pour marquer la langue et les cultures francophones, ce qui explique la blague des Franco-torontois, le mois de la francophonie.
Durant la semaine, spectacles, vernissages, conférences sont offerts pour faire connaître les différentes facettes des communautés d’expression françaises. Il s’ajoute également durant cette semaine, le festival ciné-franco au théâtre Bell Lighthouse. Chaque année, le festival offre une programmation d’une sélection remarquable considérant le très petit budget de l’organisme.
Lors de l’ouverture de la semaine et du gala par le groupe Amélie et les singes bleus, j’ai rencontré la chanteuse du groupe, Amélie Lefebvre.
Lauréate de plusieurs prix pour son dernier album, À l’étage des funambules dont le coup cœur Francophone 2012. Amélie présente un groupe éclectique au genre musical qui vise à rejoindre un public vaste. Le groupe s’approprie en réorchestrant un répertoire musical connu de la Francophonie et des francophiles et en transforme la mélodie au point de lui donner une toute nouvelle musicalité.
Amélie est d’origine de la ville de Charlesbourg. Pour elle chanter en français, n’est pas un acte politique, puisqu’elle chante dans la langue qui construit son identité. En outre, le groupe vise à rejoindre un public se définissant comme bilingue. Naturellement comme beaucoup d’artistes francophones en situation minoritaire, elle reconnaît qu’elle a bénéficié du travail de défense de la langue française de la génération précédente, ce qui explique qu’elle ne ressent pas le besoin d’aller aux barricades pour défendre la langue française. Cependant, elle admet que les installations culturelles dans les communautés francophones sont souvent inadéquates pour les équipements électroniques des spectacles que plusieurs artistes d’aujourd’hui utilisent pour donner des spectacles avec des effets son et lumières plus dramatiques.
Grands centres versus régions éloignées
Nous devons toutefois constater que plusieurs communautés de l’Ontario français sont très petites et que le seul endroit où un spectacle peut être présenté est dans le sous-sol de l’église ou dans l’école secondaire/primaire du village. En conséquence, une politique d’investissement dans les infrastructures culturelles par d’importantes sommes d’argent, forcerait à concentrer celles-ci dans les centres urbains ce qui diminuerait la vitalité de la langue française dans ces petites communautés privées de spectacles. Cela rendant plus difficile la reproduction de la langue, ce qui accélérait les facteurs d’assimilation. En d’autres mots, la communauté artistique franco-ontarienne doit établir un équilibre entre les besoins des créateurs et le maintien du capital symbolique des régions éloignées francophones dans leur demande de mise à niveau des infrastructures culturelles.
Au défi de présenter des spectacles dans des salles obsolètes, s’ajoutent ceux de la vie d’une femme mère de deux jeunes enfants qui tente maintenir un équilibre travail-famille. La gestion du temps devient essentielle pour maintenir un niveau artistique satisfaisant lorsqu’elle et les quatre membres du groupe doivent se réunir pour pratiquer ou pour créer. Un autre défi provient du fait que les diffuseurs ont des petits budgets. Ceux-ci tentent de négocier des cachets à la baisse ou demandent de retrancher un ou deux membres du groupe pour économiser dans les cachets.
Bref, tout cela pour dire la joie du groupe de faire une prestation sous un chapiteau nec plus ultra tel que celui de Radio-Canada à Toronto. Je vous invite à voir leur prestation ainsi que les artistes de la relève franco-ontarienne.
Le musée canadien de la sculpture contemporaine
Peu de gens le savent, il existe un petit musée canadien de la sculpture contemporaine sur la rue Church, les curateurs choisissent avec beaucoup d’ouverture les œuvres que leur soumettent la relève et les maîtres de la sculpture au Canada. Malheureusement, l’étroitesse des lieux ne permet pas de visiter l’œuvre. Pour compenser, l’entrée est gratuite pour tous.
[Le Centre francophone de Toronto – Les Singes bleus - Canadian Sculpture Centre.]