NULLE TERRE ÉTRANGÈRE – Peter Doig

 

 

 

 

 

 

 

 

 

“Il n’y a pas de terre étrangère, seul  le voyageur est étranger. »  Robert Louis Stevenson.

Né à Edimbourg en 1959, Peter Doig est un bébé lorsque sa famille s’installe à Trinidad. Dans sa jeunesse, elle vient vivre à Montréal. Peter Doig étudie à Londres, revient à Montréal, se réinstalle à Londres et décide de vivre à Trinidad en 2002. En 1994, il a reçu le prix Eliette Van Karajan et en 2008, le prix Wolfgang Hahn. Il a exposé dans plusieurs  villes du monde : Bruxelles, Liverpool, Barcelone, Londres, New York, Brême, Berlin, Miami, Toronto, Vancouver, Ottawa, Chicago, Nîmes, Hanovre, Zurich, Leipzig, Paris, Edimbourg, etc.

On comprend qu’il ait choisi ce thème car Peter Doig s’imprègne de l’atmosphère particulière des lieux qu’il habite.  Il travaille longuement ses sujets, y revient, les développe et nous laisse  éblouis à la vue de ses tableaux à la fois structurés et fluides. Dans sa toile  «  Man dressed as bat », on observe un fond de toile très sombre à l’horizon très bas  et cette figure humaine qui déploie ses ailes presque transparentes. Le personnage  éthéré  de « Cricket Painting » se dissous dans le bleu de la mer et  l’orangé  du sable. « 100 years  ago »  est une œuvre remarquable  avec  son ciel sombre, sa mer  transparente  et cet  immense  canot qui se reflète dans l’eau. Tout le tableau est partagé en  masses  horizontales.

Il y a aussi les figures géométriques  qui ressortent sur fond flou comme  « Figure by a pool »;  la végétation tropicale  luxuriante dans « Grande Rivière » ou « Pelican ».D’autres toiles à la facture géométrique  attirent aussi notre attention telles que : »House of Flowers », « Maracas », « Ping-Pong », « Metropolitan » et les fascinantes « House of Pictures », où les fenêtres de la première nous font voir  l’intérieur de l’édifice alors que la deuxième  nous met face à un mur isolé où les fenêtres s’ouvrent sur l’île de Carrera.

L’exposition  nous permet d’apprécier les nombreux croquis  souvent issus de photos anciennes ou de clichés pris par l’artiste lui-même.  Un personnage pris au Canada peut servir dans une scène  à l’étranger. La réalité n’a pas besoin d’être reproduite  avec fidélité; elle est un tremplin pour nous faire plonger en nous-même. Nous apprécions aussi les affiches de films que l’artiste a produit pour  le « Studioclub » un cinéma de répertoire que Peter Doig a fondé avec un  ami.

J’ai aimé le côté mystique de ces tableaux qui, tout en nous faisant  voir des scènes concrètes, nous laissent avec un sentiment d’irréalité qui nous incite à la méditation.

NULLE TERRE ÉTRANGÈRE
Peter Doig
Musée des beaux-arts de Montréal
Jusqu’au 4 mai 2014