Du 1er mai au 19 juin 2014, cette deuxième édition de la BIAN sera articulée sur deux volets. PHYSICAL/ITÉ aborde la place du corps et le retour de la matérialité dans le numérique. Invitation à revoir notre intimité avec les machines et à réfléchir sur la façon dont elles deviennent des extensions de nos sens. Nous avons en effet à redéfinir et à réapprendre à vivre avec ces technologies, non plus en interaction, mais plutôt en interrelation avec celles-ci.
La Biennale internationale d’art numérique (BIAN) est une grande exposition, ponctuée de vernissages et d’événements spéciaux, qui propose un parcours artistique entièrement dédié à l’art numérique. Elle réunit les grands lieux de la création contemporaine à Montréal et propose une palette éclectique d’œuvres et d’artistes contemporains, locaux et internationaux ainsi que des étudiants de l’UQÀM et de l’Université de Montréal. En voici un bref aperçu.
Journée Paroles et Manoeuvres : Playdown, présente le travail de Art-Act (Gaspard et Sandra Bébié-Valérian), un collectif de plasticiens, commissaires et théoriciens. Dans un premier temps, le duo donnera une conférence à l’image de sa pratique artistique, au croisement de l’art, du numérique, du « hacking » et de l’activisme, pour la réappropriation des enjeux technologiques au bénéfice d’une pensée critique du monde. Deux installations vidéo interactives de Art-Act seront ensuite présentées en galerie.
Pour le Québec, soulignons Territoires oniriques, 30 ans de création scénique de Michel Lemieux et Victor Pilon. Leur travail d’intégration d’images numériques à la scène se fait dans le but de développer un langage propre au métissage des arts du spectacle, tout en reconnaissant le caractère foncièrement humain du corps de chair et d’os.
Ally Mobbs, originaire de Grande-Bretagne vivant au Japon, présente Turntablism for the hard of hearing: harmonic motion qui se fonde sur l’art de manipuler les sons enregistrés en utilisant des tourne-disques pour dessiner.
D’Allemagne, ///////FUR//// (Tilman Reiff et Volker Morawe) ont créé une œuvre ironique qui retourne aux bases de la communication par de simples moyens : des installations composées d’ampoules de 60 W et d’interrupteurs se situant à la fois au ZKM et au Goethe-Institut.
En 1952, le mathématicien Alan Turing écrit un article explorant l’apparition spontanée de motifs dans un système biologique, qu’il nomme systèmes à diffusion-réaction. Turing y explore comment certaines réactions chimiques d’abord régulières adoptent soudain des formes chaotiques et non linéaires. Cet intérêt de Turing pour les systèmes stables se transformant en motifs dynamiques, chaotiques mais ordonnés inspire l’installation audiovisuelle monumentale PLASM de l’artiste TeZ, d’Amsterdam.
The Fantastic Voyage de Stefani Bardin est une installation immersive élaborée autour de la première étude clinique utilisant la Pill Cam sans fil, un dispositif de gastro-entérologie pour examiner la manière dont le corps humain réagit aux aliments transformés par opposition aux aliments entiers. Cet appareil obtient des images numériques de l’intérieur du tube digestif. L’installation est conçue pour ré-imaginer et re-contextualiser les systèmes alimentaires sous l’influence de la culture d’entreprise et de la production de nourriture à l’échelle industrielle.
[Programmation complète sur le site de la BIAN.]