Près de 10 ans après sa mort, la Fondation Guido Molinari ouvrira enfin ses portes au public pour présenter une exposition sur ce peintre incontournable de l’art québécois jeudi le 31 octobre prochain. Sise dans une ancienne banque du quartier Hochelaga-Maison-neuve, qui fut l’atelier et la résidence de l’artiste, la Fondation présentera une rétrospective de ses œuvres de la période 1964-1968.
Né le 12 octobre 1933 à Montréal, décédé le 21 février 2004 dans la même ville, fils d’immigrants italiens, Molinari est une tête d’affiche de l’abstraction géométrique (Op Art). Autodidacte, son assise théorique doit sans doute beaucoup à sa femme, la critique et théoricienne d’art Fernande Saint-Martin. Après un séjour à New York en 1955, il abandonnera l’abstraction gestuelle au profit de l’abstraction géométrique.
En 1965, il est invité à la prestigieuse exposition The Responsive Eye du Museum of Modern Art de New York consacré à l’Op Art. En 1968, il représente le Canada à la Biennale de Venise. Il y remporte le prix de la fondation David E. Bright.
Il a enseigné la peinture à l’Université Concordia et l’histoire de l’Art à l’Université de Montréal, fut membre du Conseil des Arts du Canada. Guido Molinari s’est longtemps battu afin de développer une scène artistique dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve.
Sa collection privée, soigneusement protégée dans les sept voutes de l’ancienne banque de la rue Sainte-Catherine, est impressionnante. On y retrouve des noms tels Miró, Picasso, Mondrian, Matisse, John Cage, Jasper Johns, Denis Juneau, John Lyman, Borduas et Ozias Leduc.
Nous avons eu la chance de le côtoyer. C’est sous ses encouragements que nous avons fondé (Sylvain Simard (1963-2010), incidemment son dernier assistant, Sylvain Simard (l’autre) et moi-même) la Galerie 3273, surnommée la « Galerie des 3 Sylvain », en 2000. Ce personnage excentrique fut un de nos mentors en art. Que de souvenirs !
Dans la grande salle du rez-de-chaussée, on présentera une sélection de toiles de l’artiste datant des années 1964-1968. À la Biennale de Venise en 1968, les bandes sérielles du peintre occupaient le pavillon canadien avec les colonnes d’aluminium manipulables du sculpteur Ulysse Comtois. À l’étage, la Fondation proposera un autre corpus important, quoique moins connu, de l’artiste, soit un choix d’œuvres sur papier du milieu des années cinquante, une période qui fut remarquablement foisonnante chez Molinari dans cette discipline. Une exposition à ne pas manquer.
[Fondation Guido Molinari, 3290, rue Sainte-Catherine Est, ouverte du jeudi au dimanche. La Fondation sera ouverte à partir de jeudi 18h, puis du jeudi au dimanche de 13h à 17h avec une nocturne tous les jeudis jusqu’à 20h. Molinari sur Wikipédia.]