Le Musée d’art contem-porain de Montréal nous présente une exposition où vingt-quatre artistes au-tochtones nous soumettent leurs œuvres. Toutes les disciplines y sont repré-sentées : photos, danses, films, vidéo, artefacts. Inspirés par leurs traditions et leur culture, ils sont aussi très attirés par la modernité, en particulier par le hip-hop. Le premier film nous plonge dans une atmosphère un peu surré-aliste où des paysages ruraux et urbains se déroulent accompagnés d’une mélopée un peu triste. C’est une approche paisible et mélancolique qui donne envie de tendre la main. On admire ensuite une œuvre de Duane Linklater : un oiseau-tonnerre en néon rouge inspiré d’une œuvre de Morisseau. Du même artiste, les paroles de chanson inscrites sur un mur qui illustrent les tensions qui existent entre les peuples eux-mêmes. Raymond Boisjoly : Un autre cosmos : genèse, trouble, désintégration, séparation, quatre diptyques exécutés au jet d’encre sur plexiglass. Les œuvres de Jackson 2Bears sont remarquables avec Mythologies matrimoniales, performance cinématographique dans laquelle il dénonce le racisme et les préjugés.
Nous continuons avec l’installation de Skeena Reece : Raven : On the colonial fleet avec costume traditionnel et objets d’art autochtones. Très belle réalisation. Les rubans avertisseurs de Rolande Soulière, Arrêts fréquents 1 et 2, captent notre attention. Mark Igloliorte nous fait voir une projection sur des planches à roulettes. Dylan Minea avec Les jeunes autochtones font de la bicyclette nous fait voir quatre bicyclettes décorées dont les quatre couleurs incarnent les quatre points cardinaux sacrés. Ce sont des œuvres extrêmement intéressantes.
Les treize disques de vinyle de Hoka Skenandore aussi appelé DJ ou DJ Robertson; les soixante-sept éléments de Billy et les chefs, l’intégrale de la collection bannie , réalisés par Sonny Assu en acrylique sur peaux de wapiti; Maria Hupfield avec ses bottes à clochettes et sa trousse de survie; Elisabeth Price, lauréate du prix Turner en 2012, avec Woolworth choir of 1979, sont toute des œuvres intéressantes.
Enfin, ils sont vingt-quatre, tous aussi talentueux les comme le autres qui expriment par l’art leurs désaccords mais aussi leur espoir dans un pays plus ouvert aux autres.
[Skeena Reece, Raven : on the Colonial Fleet, 2010 – Tenue de performance – Photo : Sebastien Kriete – Site de l’exposition.]