Selon des avocats des droits de l’homme, des dizaines de gays ont été arrêtés avant même la promulgation de la nouvelle loi nigériane qui interdit les mariages gais et criminalise les ras-semblements gais et les associations LGBT, avec des peines allant jusqu’à 14 ans de prison.
L’Associated Press a obtenu une copie de la loi sur l’interdiction du mariage entre personnes de même sexe, lundi, qui a été signée par le président Goodluck Jonathan et datée du 7 janvier.
Il est désormais criminel de tenir un rassemblement d’homosexuels, d’exploiter ou de participer aux activités d’un bar gai, d’une société ou d’une organisation de défense des droits des homosexuels.
La nouvelle loi indique même que quiconque «exprime publiquement de façon directe ou indirecte une relation amoureuse entre personnes de même sexe au Nigéria commet un délit et risque s’il est reconnu coupable une peine de 10 ans». Il en va de même pour quiconque est condamné comme partie d’un contrat de mariage gai ou d’une union civile. Dans ce cas, la peine peut être jusqu’à 14 ans de prison.
Selon l’ILGA (Association Internationale des Lesbiennes, des Gays, des personnes Bisexuelles, Trans et Intersexuelles), dans son rapport datant de mai 2013, «Plus de la moitié des gouvernements africains ont pris des mesures pour criminaliser officiellement les unions entre personnes de même sexe. L’homophobie sur le continent a pris une ampleur considérable, alimentée notamment par de nombreux médias africains. »
« Les dix dernières années ont vu une dégradation des résultats en faveur de l’égalité des droits, des réformes de la loi, de la cohésion communautaire, de la diversité, des familles et des migrations en ce qui concerne les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes (LGBTI) en Afrique. La possibilité d’une libéralisation des lois concernant l’orientation sexuelle et l’identité de genre s’est encore un peu plus éloignée. (…) »
« Trente-six États africains ont des lois qui criminalisent l’homosexualité, certains par la peine de mort, et bien d’autres par de sévères peines de prison. C’est, de loin, le continent où se trouvent les pires lois s’agissant de l’homosexualité et d’autres minorités sexuelles, un phénomène qui découle en partie des mauvaises lois de l’époque coloniale et des situations politiques, de l’autonomie religieuse, de fortes croyances négatives en des valeurs culturelles et familiales, et des maux causés par le patriarcat. » Depuis, la situation a continué de se détériorer.
[Sources : La Presse, Pink News, The Advocate, ILGA. Rapport de l’ILGA.]