Nombreux deuils dans le milieu de la culture en ce début d’année

De nombreux décès ont endeuillé le milieu culturel en ce début d’année. Naturellement, il faut relativiser. Chaque mois, il y a environ 5 000 décès au Québec et 5 000 000 dans le monde. Mais on ne peut pas être touché également par tous ces événements. Nous vous rappelons ici le départ de quelques acteurs du milieu culturel, occasion de se souvenir de leur contribution.

Vilmos Zsigmond (1930-2016)
Un des artisans du Nouvel Hollywood, mouvement inspiré par le Nouvelle vaque française et la contre-culture, Vilmos Zsigmond s’est éteint le 1er janvier à l’âge de 85 ans, «d’une combinaison de plusieurs maladies», selon son partenaire d’affaires de longue date Yuri Neyman (Le Figaro). Le directeur de la photographie a été consacré en 1977 par l’Oscar de la meilleure photographie pour le film Rencontre du troisième type (1977) de Steven Spielberg. Il avait reçu trois autres nominations pour ses collaborations à Voyage au bout de l’enfer (1979), La Rivière (1985), et Le Dahlia noir (2007).

 Michel Delpech (1946 -2016)
Touché une première fois par un cancer de la gorge et de la langue en février 2013, l’interprète de Chez Laurette avait connu ces derniers mois une récidive et était hospitalisé à l’hôpital de Puteaux. Il décède le 2 janvier à 69 ans d’un cancer fatal. Dans ses chansons, il a fait la chronique de la France des années 70, de la nouvelle conception de la famille à l’exode rural en passant par l’écologie, avec les Divorcés, le Loir-et-Cher, le ChasseurPour un flirtWight is Wight ou Quand j’étais chanteur. Devenus des classiques indémodables. (Le Figaro) Les funérailles de Michel Delpech ont eu lieu en l’église Saint-Sulpice à Paris et il a été inhumé dans le caveau de famille, au cimetière du Père-Lachaise.

Marcel Barbeau (1925-2016)
Le même jour, un des derniers signataires du Refus global encore vivant, Marcel Barbeau s’éteignait à l’âge de 90 ans. Peintre, sculpteur, performeur, il aura été actif jusqu’à la toute fin. Élève de Borduas, il aura été un des pionniers de la peinture abstraite au Canada. Sa fille, la cinéaste Manon Barbeau a réalisé en 1998 Les Enfants du Refus global que vous pouvez visionner sur le site de l’ONF.

Paul Bley (1932-2016)
Le 3 janvier, ce fut au tour de Paul Bley de nous quitter à l’âge de 83 ans. D’origine montréalaise, ce pianiste fut un des pionniers du free jazz. En 1953, il enregistre son premier album avec Charles Mingus et Art Blakey. Il côtoiera durant sa carrière les plus grands noms du jazz. Il se produira en spectacle et continuera d’enregistrer chez lui jusqu’à la toute fin.

Michel Galabru (1922 -2016)
Le 4 janvier c’était au tour du comédien aux 250 films de partir à l’âge vénérable de 93 ans. Il s’est éteint dans son sommeil. Il a joué dans de nombreuses œuvres de répertoire et de boulevard, des films grand public comme la série des Gendarmes de Jean Girault au côté de Louis de Funès ou des films plus dramatiques tel Le juge et l’assassin de Bertrand Tavernier, qui lui avait valu un César du meilleur acteur en 1977.

Robert Stigwood (1934-2016)
Le même jour, le producteur musical Robert Stigwood s’est éteint à l’âge de 81 ans. Il a été l’une des personnalités les plus influentes du monde de la musique dans les années 1960 et 1970. D’origine australienne, Robert Stigwood a été notamment le gérant de Cream, avec Eric Clapton, et des Bee Gees.

Pierre Boulez (1925-2016)
Le lendemain 5 janvier, un monstre sacré de la musique contemporaine, compositeur et chef d’orchestre français, s’éteignait à l’âge de 90 ans. Il était considéré comme le plus grand compositeur-chef d’orchestre de la deuxième moitié du XXème siècle. Il a dirigé de nombreux orchestres symphoniques dans le monde, dont l’Orchestre de Cleveland (1971 à 1975) l’Orchestre symphonique de la BBC (1971 à 1977) et l’Orchestre philharmonique de New York, en succession à Leonard Bernstein. Jugeant trop conservateur le monde musical français, Pierre Boulez s’était exilé à Baden-Baden en 1958 à l’invitation du Südwestfunk.

Silvana Pampanini (1925-2016)
Couronnée Miss Italie au lendemain de la Seconde guerre mondiale, sex-symbol du cinéma des années 50, l’actrice italienne s’est éteinte le 6 janvier à Rome à l’âge de 90 ans. Elle a tourné avec Marcello Mastroianni, Jean Gabin, Vittorio De Sica, Vittorio Gassman, Pierre Brasseur, et ouvert la voie à Gina Lollobrigida et Sophia Loren. On se souviendra d’elle dans le polar de Luigi Zampa Les coupables (1952) et à La strada lunga un anno (1958).

Yves Vincent (1921-2016)
Le même jour, l’acteur français est mort à l’âge de 94 ans. Il a joué notamment un colonel de gendarmerie au côté de Louis de Funès et Michel Galabru dans Le Gendarme se marie (1968) et Le Gendarme en balade (1970).

André Courrèges (1923-2016)
Le créateur qui a bouleversé la mode s’est éteint le 7 janvier à l’âge de 92 ans. Il était l’icône de la révolution vestimentaire des années 1960: Pantalons, petites bottes plates, robes chasubles, body en tulle transparent, vinyle, mais aussi rose, rouge ou jaune vif. André Courrèges avait travaillé plus de dix ans chez Balenciaga avant de créer sa propre maison de haute couture et avait cessé ses activités professionnelles dans les années 1990. (Le Figaro).

Otis Clay (1942-2016)
Le chanteur américain de soul, blues et gospel est décédé à 73 ans, le 8 janvier, des suites d’une crise cardiaque selon sa maison de production Heart & Soul dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. Il enregistra son premier succès en 1967, That’s How It Is (When You’re In Love), sur le label One-derful! Records, plus tard racheté par Atlantic Records avec qui il connaîtra son plus grand hit, She’s About A Mover, une reprise de Sir Douglas Quintet.

David Bowie (1947-2016)
Sans doute la nouvelle qui a le plus fait vibrer les réseaux sociaux en ce début d’année. Deux jours après son 69ème anniversaire et le lancement de son 25ème album, David Bowie s’éteignait  10 janvier des suites d’un cancer du foie. En quarante ans de carrière, il a vendu plus de 140 millions d’albums dans le monde en plus d’avoir lancé de nombreux artistes, dont Klaus Nomi (1944-1983). 

René Angelil (1942-2016)
L’ancien chanteur des Baronets, groupe québécois des années 60 spécialisé dans les reprises en français des chansons de Beattles, il était mieux connu dans le reste du monde en tant que mari et imprésario de Céline Dion. Le 14 janvier, il est décédé à 73 ans des suites d’un cancer de la gorge. Comme un malheur ne vient jamais seul, Céline Dion a perdu son frère Daniel  2 jours plus tard à l’âge de 59 ans, lui aussi des suites d’un cancer de la gorge.

Alan Rickman (1946-2016)
Le même jour l’acteur Alan Rickman décédait dans sa ville natale, Londres, lui aussi à l’âge de 69 ans, des suites d’un cancer. Son rôle le plus célèbre est sans doute celui du professeur Severus Rogue, dans la saga Harry Potter, adaptée des romans de J.K. Rowling. Il s’est également fait connaître grâce à son rôle de Hans Gruber dans Die Hard réalisé en 1988. Pour ce rôle, l’American Film Institute l’a classé à la 46e place des 100 plus grands méchants de tous les temps. Il a aussi joué du théâtre pour le Royal Shakespeare Company.

Hubert Giraud (1920-2016)
Le compositeur français s’est éteint le 16 janvier à l’âge de 94 ans. Il a écrit pour Yves Montand, Fernandel, Édith Piaf, Luis Mariano, Dalida. Pour Nicoletta, il adapte en 1971 Mammy Blue de Joël Daydé qui eut un succès monstre.

Gottfried Honegger (1917-2016)
L’artiste suisse est décédé le 17 janvier à l’âge de 98 ans. Il est l’un des premiers artistes à avoir recours à l’ordinateur pour développer ses recherches plastiques, au début des années 70. 

Blowfly (1939-2016)
Le pionnier du rap américain, né Clarence Henry Reid, s’est éteint le 17 janvier en Floride, à l’âge de 76 ans des suites d’un cancer du foie. Un album posthume devrait sortir en février.

Michel Tournier (1924-2016)
L’écrivain est décédé le 18 janvier à l’âge de 91 ans, sans conteste l’un des grands auteurs français de la seconde moitié du XXe siècle. On lui doit, entre autres : Vendredi ou les Limbes du Pacifique (1967), Le Vent Paraclet (1977), Le Coq de bruyère (1978), Gaspard, Melchior et Balthazar (1980), Gilles et Jeanne (1983), La Goutte d’Or (1986).

Leila Alaoui (1982-2016)
Photographe et vidéaste, la jeune femme est décédée le 18 janvier au Burkina Faso à l’âge de 33 ans des suites du sanglant attentat. 

Pierre Desruisseaux (1945-2016)
Le 18 janvier, disparaissait le poète québécois à l’âge de 70 ans. Auteur d’une dizaine de livres de poésie, dont Monème, Prix du Gouverneur général en 1989, il était aussi passionné  par la culture populaire québécoise (Livre de proverbes québécois, Dictionnaire des expressions québécoises, Magie et sorcellerie populaires au Québec). Il a cofondé les Éditions Triptyque et a dirigé la revue littéraire Moebius.

Glenn Frey (1948-2016)
Guitariste et membre fondateur du groupe rock californien The Eagles, le compositeur du succès composé Hotel California a succombé à une pneumonie le 18 janvier, à l’âge de 67 ans. 

Ettore Scola (1931-2016)
Un de mes cinéastes préférés. Pour ne citer que ceux-là, Affreux, sales et méchants (1976), une comédie délirante se déroulant dans un bidonville italien  et La nuit de Varennes (1982) mettant en scène la rencontre imaginaire entre Casanova et l’écrivain libertaire Restif de La Bretonne suivant Louis XVI en fuite lors de cette fameuse nuit de 1791, un des épisodes les plus marquants de la Révolution française. Décès le 19 janvier.

Edmonde Charles-Roux (1920-2016)
Elle est décédée le 20 janvier à 95 ans. Résistante, journaliste et romancière, elle avait reçu le prix Goncourt en 1966 pour son roman Oublier Palerme.

Paul Kantner (1941-2016)
Cofondateur et guitariste du groupe de musique Jefferson Airplane, groupe mythique des années 1960, Paul Kantner est décédé d’une crise cardiaque le 28 janvier à l’âge de 74 ans. On se souviendra, entre autres, des grands succès Somebody to Love et White Rabbit. Le même jour, Signe Toly Anderson (1941-2016) première chanteuse du groupe Jefferson Airplane disparaissait également.

 

François Barbeau (1935-2016)
Le même jour, disparaissait François Barbeau à l’âge de 80 ans.  Moins connu du public, il était reconnu dans le milieu comme un des plus grands costumiers du théâtre, de l’opéra, du cirque et du cinéma québécois.

Jacques Rivette (1928-2016)
Le 29 janvier, le réalisateur de la génération Nouvelle vague française s’est éteint à l’âge de 87 ans. On lui doit, entre autres, L’Amour fou (1969) et La belle noiseuse (1991).

[Première version, le 17 janvier 2016.]

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