La culture et le revolver

revolverQuand j’entends le mot « culture », je sors mon revolver ! Cette phrase semble bien coller à la réalité québécoise ces temps-ci. Après 38 ans d’existence, le Festival des Films du Monde est abandonné par les organismes subventionnaires gouvernementaux ainsi que par plusieurs commanditaires privés.

Pourtant comme le rappelle Ivan Trujillo, directeur du Festival international de cinéma de Guadalajara, dans une lettre publiée dans le Devoir : « Le FFM est une part intégrale de l’histoire mondiale du cinéma. Il a été le foyer pour plusieurs cinéastes d’Amérique latine. Nous ne voulons pas que cette maison soit détruite. » Le festival de Serge Losique a toujours refusé de se plier à des exigences mercantiles afin d’offrir aux cinéphiles le meilleur du cinéma international. On ne compte plus les films et les réalisateurs qu’on a pu découvrir au fil des ans. Mais ce ne semble pas suffisant pour qu’on souhaite la survie du festival.

À une échelle plus humble, après cinq ans d’existence, le magazine Décover, consacré aux arts visuels québécois contemporains, n’a pas publié cette année. Toutefois, ils continuent d’organiser des événements artistiques dont une expositionau Centre d’Art le Livart pour leur cinquième anniversaire le 15 août prochain.

Dernière victime, celle-ci plus underground, douteux.tv cesse d’exister. Ce serait pour des raisons financières, mais pour l’instant nous n’en savons pas plus.

Avec une population relativement peu nombreuse, une culture nationale ne peut survivre sans une conjonction de subventions gouvernementales, de commanditaires privés et d’un intérêt du public. Sur ce dernier point, les médias ont certainement un rôle à jouer. Y a-t-il un médecin dans la salle ?

[Article du DevoirÉvénement de DécoverDouteux.tv.]